· L'euphorie des premiers temps a cédé la place à une forte désillusion
Il y a neuf ans, le 3 octobre 1990, l'Allemagne fêtait sa réunification à l'issue d'un processus auquel personne n'aurait osé croire dix mois plus tôt, lorsque le Mur tomba à Berlin. Le maître d'oeuvre de cette démarche Helmut Kohl avouera plus tard qu'il n'aurait jamais osé croire que «tout irait si vite». Il s'était retrouvé du jour au lendemain le premier chancelier d'une Allemagne unie depuis la prise de pouvoir par les nazis en 1933.
Il n'aura pas fallu longtemps aux Allemands de l'Est (327 jours) pour succomber à la tentation du Mark, l'URSS aidant en renonçant à tout droit de regard sur un pays qui faisait sa fierté jadis.
Le 9 novembre 1989, en effet, le Mur tombait sous la pression des manifestations et de l'exode massif des Allemands de l'Est. Lorsqu'ils savourèrent enfin la liberté de pouvoir franchir le Mur, ces derniers étaient convaincus qu'une nouvelle ère avait commencé, celle d'une RFA démocratique et plus humaine. Mais en aucun cas la réunification n'était alors à l'ordre du jour. Certes, quarante ans de guerre froide avaient généré deux pays résolument distincts, qu'il semblait impossible de réunir du jour au lendemain. Pour les mouvements des citoyens qui s'étaient constitués dans toute la RDA, la RFA n'avait rien d'un idéal.
Le 28 novembre, M. Kohl prit de court tout le monde en présentant un plan en dix points vers l'unification, qui ne prévoyait pourtant dans un premier temps que des structures confédérales avec la RDA.
Au plan international, même s'ils estimaient l'unification inéluctable, plusieurs responsables politiques, à commencer par le
Président français François Mitterrand et le Premier ministre britannique Margaret Thatcher, s'inquiétèrent du retour de la nation allemande. La suite est connue.
Neuf ans plus tard, l'euphorie des premiers temps a cédé la place à une désillusion certaine, reflet de la persistance d'un haut niveau de chômage à l'Est (18% de la population active) et du coût monumental de la réunification toujours supporté par l'économie ouest-allemande.
Wissal SEGRAOUI (AFP)
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