
Après des signes de redressement, la Commission européenne vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour la zone euro. Elle devrait se limiter à 1,2% du PIB, mais avec une maîtrise de l’inflation
Après avoir augmenté de 1,9% en 2018, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait progresser de 1,1% en 2019, puis de 1,2% en 2020 et 2021. Si l'on considère les vingt-sept pays de l'Union (hors Royaume-Uni), la croissance devrait atteindre 1,4% pour chacune des trois années étudiées.
La Commission européenne a revu jeudi à la baisse ses prévisions de croissance pour 2019 et 2020, en raison d'un environnement extérieur «beaucoup moins favorable» et anticipe pour l'UE «une période prolongée de moindre croissance et de très faible inflation».
Bruxelles prévoit désormais une croissance de 1,1% du PIB en 2019, contre 1,2% lors de ses prévisions d'été, puis 1,2% en 2020, contre 1,4% précédemment. En 2021, la croissance devrait aussi atteindre 1,2%. Pour le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, «l'économie européenne a résisté malgré un contexte extérieur moins favorable». Et d’ajouter, «nous pourrions toutefois rencontrer des difficultés à l'avenir: une période de grande incertitude liée aux conflits commerciaux, à l'accentuation des tensions géopolitiques, à la faiblesse persistante du secteur manufacturier et au Brexit».
Autant de menaces qui, combinées à un éventuel ralentissement plus brutal que prévu en Chine, font peser un risque de révision à la baisse de ces prévisions, souligne Bruxelles. Dans le contexte d'une croissance mondiale «vouée à rester atone», la Commission considère que l'activité en Europe dépendra de la vigueur des secteurs plus particulièrement tournés vers le marché intérieur.
Pour cela, elle invite comme à l'accoutumée les Etats membres qui le peuvent à mettre en place des mesures budgétaires de soutien, un appel à peine voilé à l'Allemagne ou encore aux Pays-Bas, rares membres de la zone euro à bénéficier d'une telle capacité.
Mais l'Allemagne est aujourd'hui particulièrement touchée par la contraction du secteur manufacturier en raison de la part élevée de l'industrie dans son économie et ses exportations. Et sa croissance reste, en conséquence, plus faible que la moyenne de la zone euro: 0,4% en 2019, puis 1% en 2020 et 2021.
Les pays sans marge budgétaire sont eux invités par Dombrovskis «à mener des politiques budgétaires prudentes et à ramener leur niveau d'endettement sur une trajectoire descendante».
Parmi eux, l'Italie inquiète particulièrement, car sa dette déjà importante en 2019 (136,2% du PIB) devrait, selon Bruxelles, augmenter en 2020 (136,8%) et 2021 (137,4%). Ces chiffres sont plus élevés que ceux des dernières prévisions de la Commission au printemps.
A.G.
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.