
La formation, réalisée entre Rabat et Casablanca, a démarré le 18 janvier dernier. Une promotion pilote de 33 enseignants, pré-embauchés par leurs établissements, a été retenue (Ph. Libre de droits)
Qu’ils soient Marocains ou Français, tous les profils souhaitant enseigner dans les écoles de la mission française au Maroc doivent désormais se soumettre au préalable à une formation diplomante.
«C’est la première fois que la France impose cette mesure au Maroc», relève Mohamed Ould Dada, professeur formateur, coordonnateur du projet UIR-Education. Et c’est justement à l’UIR (Université Internationale de Rabat), que cette mission a été confiée, en partenariat avec l’université de Lorraine. Une convention a été récemment signée dans ce sens à l’ambassade de France à Rabat.
Tous les établissements offrant un enseignement français au Maroc sont concernés, qu’ils relèvent de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), de la mission laïque (OSUI) ou qu’ils soient homologués.
Une promotion pilote de 33 enseignants, pré-recrutés par leurs établissements, a déjà démarré la formation le 18 janvier dernier. Le cursus, d’une année et demie, se déroule entre Casablanca (à Casanearshore) et Rabat (au siège de l’UIR). Il débouchera sur un master spécialisé en sciences de l’éducation. Des intervenants marocains, spécialement recrutés pour cette opération, et français, relevant de l’université de Lorraine, ont été mobilisés.
L’UIR pense à élargir cette formation aux enseignants d’écoles privées marocaines. «Le Maroc est en train de franciser l’enseignement des matières scientifiques. Or, il n’y a presque plus de profs maîtrisant correctement le français. Le besoin est énorme, que ce soit dans le public ou le privé», explique Ould Dada.
En effet, les enseignants parfaitement francophones sont aujourd’hui une denrée rare. «Le français est en voie de disparition au Maroc», disait l’ancien ministre de l’Education nationale, Rachid Benmokhtar.
Au lancement de la première vague de recrutement d’enseignants contractuels, en 2016-2017, sur 130.000 candidats, seuls 1.000 maîtrisaient la langue de Molière, soit à peine 0,7%. Parmi les enseignants de l’Education nationale, environ la moitié est bilingue. Toutefois, la performance de la majorité d’entre eux en français reste très moyenne.
Par ailleurs, le privé continue d’avoir massivement recours aux profs du public, notamment au collège et lycée. Il pourrait donc former ses propres ressources. La tutelle a déjà tenté d’interdire aux écoles privées l’emploi des enseignants du public. Elle leur a même accordé plusieurs délais pour se conformer à cette décision, en vain.
Ahlam NAZIH
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