LE monde développé est déjà devant les caisses, le chariot bien rempli; nous en sommes encore à chercher les rayons. L'e-commerce réalise quelques milliards de Dollars de chiffre d'affaires et chez nous, un comité vient de remettre un rapport au Premier ministre.Mieux vaut tard que jamais: l'Etat s'intéresse au plus efficient des moyens de production et d'échange. C'est bien, mais ce serait mieux si nous commencions tout de suite. Ce serait mauvais si, pour nous adapter, nous mettions des mois à adapter nos lois, nos règlements, nos procédures... D'abord, nous serions définitivement hors de cette course rapide. Ensuite, les hommes de la paperasse ne pourraient pas préparer l'ère de l'ordinateur. Notre Parlement et nos administrations sont déjà lents sur les activités classiques; nous les imaginons légiférant sur l'e-commerce, Internet et autres technologies de l'information.De toute façon, dans ces domaines, le fait précède la loi. La technique ouvre des possibilités de travail en commun et de commerce. Puis, les individus les utilisent pour le "fun", ensuite par intérêt. Les Etats interviennent après pour sécuriser, réguler et encore, légèrement, car ces activités se moquent de leurs frontières.En fait, c'est là, sur les frontières, que l'e-commerce avorte au Maroc, car ses outils sont éprouvés, utilisés facilement sur Internet, par Boeing comme par les pizzaiolos de New York. Il ne nous pose que le problème du paiement international libre par simple signature électronique, car nous sommes un pays sous contrôle des changes, qui ne peut être confiné au seul commerce intérieur. Celui-ci, d'ailleurs, ignore le paiement instantané; il repose sur le retard de paiement et l'impayé, cette épidémie propagée de l'épicerie au gros marché public.Il ne nous reste donc qu'à inventer l'e-payé pour introduire l'e-commerce.Khalid BELYAZID
L'Edito
E-payés
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