
Voilà un programme qui devrait calmer les critiques à l’encontre de la Confédération générale des entreprises du Maroc. La Confédération avait été secouée par une grave crise entre le gouvernement et son ancien président, Mezouar (ou, plus probablement une deuxième crise entre deux ministres des Affaires étrangères). Toujours est-il que le patronat, qui sortait de la magistrale présidence de Miriem Bensalah, a eu du mal à sortir des troubles de l’entre-deux.
Vu les propositions de politique économique, les difficultés sont du passé. Même la nomination du remarquable Abdou Diop à la tête de la commission Afrique a été actée. Le patronat a retrouvé une vision stratégique.
Le programme a été sérieusement travaillé et challengé. Et le résultat est à la hauteur. Le cœur des demandes patronales est raisonnable, beaucoup sont innovantes et argumentées. Et il y a un réel angle de vision-PME, avec des franchissements de tabou: réduction de l’informel, priorité de l’emploi sur la masse salariale, financement de l’enseignement privé, extension du financement des dépenses sociales…
Pour n’importe quelle association, ce résultat est une performance. En effet, il y a très souvent un membre puissant ou aigri qui fait du forcing pour faire enregistrer la victoire de son ego. Apparemment, pas ici.
Néanmoins, il manque la lutte contre la corruption. Or, les innovations proposées y sont aussi sensibles que l’actuel système de financement du social. Dans ce domaine, les entreprises sont déchirées entre des obligations contradictoires. Elles le sont d’autant plus qu’un appui politique risque d’être instrumentalisé pour d’autres objectifs. Il est peut-être temps de reprendre fermement le travail de la Commission d’éthique de Rachid Belkahia.