Paul V. Applegarth est le premier PDG du Millenium Challenge Corporation (MCC). Il était auparavant directeur général du partenariat des marchés émergents, spécialisé dans les investissements de capitaux privés et de dettes internationaux. Lors de sa visite au Maroc il a expliqué la nouvelle approche américaine d’aide internationale. - L’Economiste: Vous avez beaucoup insisté sur la consultation nationale. N’êtes-vous pas à la recherche d’autres légitimités autres que politiques pour vos programmes d’aide?- Paul V. Applegarth: Le gouvernement doit être notre partenaire, d’abord en vertu de la loi. Ensuite parce que lui seul peut assurer la réussite des programmes d’aide. Peut-être que l’expérience de la consultation n’est pas très pratiquée. Mais dans la plupart des 16 pays bénéficiaires du MCA, la situation est similaire. Plusieurs pays sont d’anciens Etats de l’URSS qui n’ont ni l’histoire, ni la tradition du processus de consultation. Lorsque nous leur demandons de le faire, nous n’allons pas leur dire comment s’y prendre. Mais dans les pays qui ont entamé le processus, nous avons noté un changement dans le dialogue. Le gouvernement est plus à l’écoute du peuple et le rôle du Parlement est renforcé.- Pouvez-vous nous parler de quelques expériences ?- Certains pays ont désigné un conseil du Millenium Challenge Account représentant gouvernement, secteur privé, ONG et société civile. Ce conseil est chargé d’évaluer les priorités et les propositions de tout le pays. Un autre a même inclus dans ce conseil un ancien opposant au régime. Un autre Etat a organisé des consultations municipales. Un autre a mis sur pied plusieurs débats nationaux rediffusés à la télévision.Il n’y a pas de délai pour la remise des propositions. Nous prenons la décision en toute conscience. Mais nous aimerions que l’Etat prenne le temps de bien évaluer ses besoins d’aide. C’est pourquoi le processus de consultation est très important pour le pays.Nous avons commencé à recevoir les premières propositions des pays sélectionnés dès le mois d’août. Celles-ci sont en cours de validation.- L’aide internationale américaine est beaucoup critiquée …- L’assistance est basée sur la méritocratie et la mise en concurrence entre les pays. Et que le meilleur gagne. Toutefois, dans le temps, nous nous attendons à être les meilleurs en terme d’aide internationale. Cela d’ici trois à cinq ans. Mais cela dépendra également de chaque pays partenaire qui devra prendre ses responsabilités. Et notre vision est non pas d’augmenter l’assistance envers un pays, mais plutôt aider ce pays à accroître son indépendance par rapport à l’aide internationale.Propos recueillis par Mouna KADIRI
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