L’industrie de la restauration à Marrakech ne voit pas le bout du tunnel. «Notre business est à l’agonie et la décision de repousser les horaires de fermeture à 23 heures ne change pas grand-chose», déplore un restaurateur de la place. Le secteur qui traverse une mauvaise passe depuis le début de la pandémie a subi plusieurs revers.

Les derniers en date sont les fermetures de plusieurs adresses. Elles ont reçu des contraventions avec fermeture d’établissement et/ou retraits de licence d’alcool. Ces sanctions, selon un communiqué de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), font suite à des opérations de contrôle menées avec l’administration des douanes et impôts indirects et l’ONSSA pour les dépôts d’alcool et de boissons mélangées.
Les manquements notés sont liés au non respect du type de l’autorisation, à l’emploi de personnes sans les autorisations nécessaires pour certains et pour d’autres au non-respect des mesures de distanciation sociale prévues par l’état d’urgence sanitaire. Les opérations de contrôle ont abouti à la saisie de lot d’alcool périmé ainsi que des bouteilles de contrebande portant des cachets suspects de la douane.
Par ailleurs, dix gérants et employés dans ces locaux et dépôts sont sous enquête pour «déterminer le degré de leur implication dans ces contraventions et les actes criminels commis». Rappelons qu’une campagne similaire a été organisée à Casablanca et s’est soldée par la fermeture d’une vingtaine de restaurants de la capitale économique (voir L’Economiste n° 5842 du 14 septembre 2020).
«Nous ne sommes pas contre les opérations de contrôle, mais attention aux abus et à la chasse aux sorcières», alerte l’association des restaurateurs et traiteurs de Marrakech. «Alors que quelques restaurateurs tentent tant bien que mal de reprendre leur activité après des mois de confinement, l’industrie a été la grande oubliée dans le contrat programme pour le tourisme. Et maintenant, elle subit ces campagnes de fermeture comme un énième coup de massue».
A l’instar de plusieurs autres filières touristiques à Marrakech (voyagistes, maisons d’hôte, transport...), la filière des restaurateurs a ses brebis galeuses et aussi des acteurs qui emploient des salariés au noir qui auraient dû être contrôlés bien avant. Les professionnels s’interrogent aujourd’hui sur le timing de ces campagnes de contrôle.
Badra BERRISSOULE
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