Les propriétaires de hammams traditionnels ne décolèrent pas. Ils organisent mercredi 16 septembre un sit-in devant le siège de la wilaya de Casa-Settat. Il s’agit là d’une action pour attirer l’attention sur leur situation «déplorable». Les propriétaires se considèrent en effet parmi les plus lésés en ces temps d’épidémie.

Fermés depuis mars dernier, les bains maures n’ont aucune visibilité sur leur avenir. Un secteur qui compte pas moins de 2.000 unités, dont une grande majorité de bains traditionnels (près de 1.300 à travers le Maroc, dont la moitié exerce à Casablanca). Après avoir ouvert pour quelques semaines, avant de fermer le 20 août dernier, les hammams sont aujourd’hui dans l’expectative.
«Durant ce laps de temps, plusieurs propriétaires ont engagé des frais (certains se sont endettés) pour réhabiliter leurs hammams, qui se sont dégradés durant la période de confinement», souligne Hassan Ihichim, président de l’Association nationale des bains traditionnels au Maroc (ANBTM), qui compte près de 600 affiliés à travers le pays. Selon ce dernier, même le taux de capacité de 50% n’a pas été atteint durant ces quelques semaines, l’été n’étant pas la haute saison pour l’activité. De plus, la clientèle des bains traditionnels n’est pas revenue, par crainte du risque de contamination.
«Le bain maure n’est pas plus dangereux qu’un autre commerce, un café ou restaurant», assure une propriétaire. Au contraire, c’est un lieu où les détergents et les produits d’hygiène corporelle sont fortement utilisés, insiste-t-elle. D’ailleurs, plusieurs Spa et salons de coiffure continuent d’exploiter leurs hammams individuels. Le hammam est toutefois un espace fermé où l’aération est faible et il n’y a pas de distanciation, ce qui favorise la transmission du virus.
Mais cela ne dissuade pas les propriétaires de hammams d’avancer des arguments en faveur de la réouverture. «Nous sommes prêts à appliquer les règles et les mesures sanitaires les plus strictes pourvu qu’on nous autorise à rouvrir», affirme Hassan Ihichim, qui a envoyé plusieurs écrits notamment à la Primature, à l’Intérieur et au wali de la région Casa-Settat, sans obtenir de réponses.
Aziza EL AFFAS
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