Les télécoms n’ont jamais été aussi indispensables, voire un service de 1re nécessité, qu’en ces temps de confinement sanitaire et de crise Covid-19. La pandémie a démontré au monde entier que les infrastructures télécoms sont plus que jamais indispensables au fonctionnement des Etats, des administrations, des entreprises, l’éducation-enseignement ou encore la vie en famille.

Les services télécoms ont aussi démontré leur rôle majeur dans le maintien du lien social et la solidarité tout en respectant la distanciation. «La centralité des télécoms ne s’est jamais affirmée avec autant d’évidence qu’en ces temps de confinement et d’hyperconnexion», fait valoir Alioune Ndiaye, DG d’Orange Moyen-Orient et Afrique.
Quoi qu’on dise, les opérateurs ont un rôle socio-économique capital en temps de crise. Or, cette situation exceptionnelle se caractérise également par une explosion de la demande et de la consommation de la bande passante. L’effet confinement se traduit non seulement par des records d’affluence et des pics de consommation jamais atteints, mais aussi des cycles de congestionnement, voire saturation des réseaux.
Contactés par L’Economiste, les trois opérateurs confirment une «surconsommation de la data et des taux record de connexion». A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles! Que ce soit Inwi, IAM ou Orange, les 3 opérateurs assurent «que leurs réseaux, aussi bien fixes que mobiles, sont correctement dimensionnés pour faire face à de tels afflux de connexions».
De l’avis d’ingénieurs télécoms, les goulots d’étranglement se situent davantage du côté des serveurs, comme en témoignent les difficultés rencontrées par les services en ligne mis en place par l’Education nationale qui, pris d’assaut, ont parfois bien du mal à répondre. A l’origine de cette situation, une forte accélération des connexions et une explosion de la demande de contenus différents sur Internet.
Certes, les salariés d’entreprises déployés au télétravail consomment une infinité de data (en connexion et transferts) mais il y a aussi le télé-enseignement généralisé à domicile. Les élèves du primaire, ceux des collèges, lycéens et étudiants se connectent tous de manière simultanée tout au long de la semaine. De l’avis de spécialistes, ce ne sont pas ces catégories qui consomment le plus.
«Les loisirs et la TV sur IP sont les plus gourmands en bande passante». Il y a aussi et surtout tous ceux qui consomment des jeux en ligne, les réseaux sociaux, le streaming, téléchargent des films, Netflix, des vidéos, capsules… S’y ajoutent tous les services et prestations qui passent par la voie digitale (e-learning, canaux d’informations et médias format E-papers, visioconférences, événementiel digital, social media…) Autant de contenus qui font exploser les compteurs auprès des opérateurs.
Face à ces pics historiques jamais atteints dans les annales des télécoms au Maroc, les trois opérateurs gèrent tant bien que mal la continuité de service. Sachant qu’un appel ou une connexion Internet en télémédecine par exemple peuvent sauver des vies de patients atteints du Coronavirus ou autre pathologie. Si les télécoms permettent de sauver au moins une vie au Maroc, c’est un grand acquis pour tous.
■ Orange: «Des records de débit sans précédent!»
La filiale marocaine du groupe Orange confirme aussi le pic de trafic: «Chaque jour, le volume de data, que supportent les réseaux, croît de façon significative depuis l’état d’urgence sanitaire. Nous avons atteint des records de débit data jamais enregistrés, soit plus de 30% de consommation de data sur notre réseau. L’utilisation de la voix IP croît elle aussi de manière significative au détriment de la voix». Face à cette situation, Orange continue à augmenter les capacités réseaux et de puiser dans les réserves de ressources existantes afin d’assurer la continuité de ses services avec une qualité optimale... Nos équipes, notamment techniques, sont mobilisées pour assurer la qualité et le bon fonctionnement des services». Ces éléments ont permis aux équipes d’Orange d’être réactives dès l’expression des premiers besoins de nos clients que ce soit en termes d’augmentation des capacités de leur connectivité, de solutions de connectivité sécurisées pour accompagner l’adoption du télétravail, ou encore solutions de notification massives par SMS. Selon le management d’Orange: «La demande a été et est encore très forte. Ce qui a mis à rude épreuve nos équipes dans les chaînes d’activation de services. Cette demande présente 3 caractéristiques: elle est subite, temporaire et sa durée est incertaine». La capacité d’Orange à absorber les pics de consommation est importante sur le plan opérationnel et technologique. Le groupe ne ménage aucun effort pour assurer la continuité de ses services, ainsi que la gestion et la maintenance de ses réseaux. Notre préoccupation permanente est de veiller à ce que toutes nos infrastructures arrivent à absorber l’activité en hausse».
■ Plus de 30% chez Inwi
Contactées par L’Economiste, les équipes de l’opérateur Inwi confirment l’explosion de la demande sur Internet et ce, dès le début du confinement des populations et l’alerte générale: «En effet, depuis le début du confinement, nous enregistrons une croissance globale du trafic Internet d’environ 30% sur notre réseau». Pour faire face à la forte demande et flux sur les réseaux, doublés des nouveaux usages dictés par le télétravail ou encore le télé-enseignement, et surtout anticiper les risques de saturation, l’opérateur Inwi a mobilisé ses équipes afin de «renforcer et redimensionner l’ensemble des réseaux très haut débit, fixe et mobile ainsi que les plateformes Cloud». En ces temps de crise, la supervision du réseau se fait de manière encore plus étroite qu’en période normale, précise l’opérateur. Ainsi, les équipes techniques se relayent non stop (24h/24 et 7j/7). Quant aux experts Support, ils sont organisés par roulement afin d’avoir une disponibilité immédiate en cas de besoin.
■ IAM: 25 à 30% de consommation de plus!
Du côté de Maroc Telecom, l’augmentation du trafic varie entre 25 et 30%. L’opérateur se veut rassurant: «Le pic de connexion en cette période s’opère sans aucune incidence sur la qualité de nos services». IAM précise que des capacités supplémentaires ont été rapidement mobilisées afin d’éviter les risques de saturation du réseau. Et d’ajouter: «Les évolutions enregistrées n’ont aucun impact sur les réseaux qui sont prêts à absorber de fortes hausses du trafic». L’opérateur historique assure avoir pris une série de mesures pour maintenir la capacité des réseaux. Parmi ces mesures, la supervision continue de l’évolution des différents noeuds de réseaux.
Amin RBOUB
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