Ne dit-on pas que le besoin est un grand ouvrier? Aujourd’hui la crise a poussé une usine textile spécialisée dans la fabrication de jean à se convertir en unité de fabrication de masques bavettes. Une reconversion qui a également été opérée par une jeune auto-entreprise d’une petite ville des hauts plateaux à fournir gracieusement des masques aux personnes les plus démunies.

C’est ce que vient de faire un groupe de couturières à Ain Bani Mathar (province de Jerada) en confectionnant 500 unités/jour et en les offrant à la population locale. En constatant qu’il n’y avait pas de bavettes dans leur localité et que celles qui sont sur le marché sont vendues à des prix exorbitants, six couturières ont pris l’initiative de coudre des masques bavettes et de les fournir gratuitement aux personn`es qui n’ont pas les moyens de les acheter.
«Nous avons ciblé, dans un premier temps, les personnes à besoins spécifiques, les personnes âgées et les éboueurs; ceux qui nettoient notre ville et qui sont confrontés à de multiples risques pour leur exprimer notre reconnaissance et solidarité», explique Fatima Zahra Jabri, auto-entrepreneuse couturière.
Toutefois, malgré cette volonté, ces couturières ont ralenti leur activité pour pénurie de matière première. Et comble, les masques à 80 centimes promis ne sont pas encore arrivés à Ain Bani Mathar ainsi que dans toutes les villes des hauts plateaux.
En parallèle à cette initiative d’artisans, le groupe Bernitex, spécialiste dans la confection des pantalons destinés à l’export s’est converti en fabriquant des masques bavettes, à la demande des autorités en raison de la pénurie qui frappe la région. Pour répondre à cette attente, il a mobilisé une vingtaine d’ouvriers sur un total de 2.600 que compte ses quatre unités et qui sont en chômage partiel à cause de la pandémie du coronavirus.
«Avec ce petit groupe d’ouvriers nous avons fourni 8.000 unités/jour gratuitement aux autorités provinciales et régionales qui se chargent de les distribuer aux services engagés dans la lutte contre le Covid-19», confie à L’Economiste Khalid Bernichi, directeur général de Bernitex. Les bavettes fournies sont réalisées à base de coton et sont réutilisables à condition de les laver à une température élevée (90 °C).
Ali KHARROUBI
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