
Depuis l’indépendance, il n’y a eu qu’une seule femme présidente d’université au Maroc: Rahma Bourqia, ex-présidente de l’université de Mohammedia. Ces deux dernières semaines, deux ont été nommées. Awatif Hayar, à la tête de l’université de Casablanca, et Khadija Essafi, à celle de Settat. Deux universités publiques sur douze sont donc désormais pilotées par des femmes.
Khadija Essafi a pris ses fonctions jeudi dernier. «Je suis un pur produit du système d’enseignement supérieur marocain», déclare-t-elle fièrement. Et c’est justement l’une des principales raisons qui l’ont poussée à se porter candidate à la présidence: sa parfaite maîtrise des rouages de l’université marocaine. D’abord en tant qu’étudiante, puis enseignante-chercheure, coordinatrice de filières (en licence et master), directrice de laboratoire de recherche, responsable de formation doctorale, chef de département et membre de différentes commissions et conseils, directrice d’une école supérieure pendant quatre ans (ENSA de Fès, de 2013 à 2017) et, enfin, vice-présidente de l’université de Fès, en charge de la recherche. Khadija Essafi a, pour ainsi dire, gravi tous les échelons, un à un.
Ses différentes fonctions et responsabilités lui ont permis de cerner les attentes et préoccupations des différents acteurs du système, de s’initier à la gestion administrative et financière et de se roder à la machine universitaire. La nouvelle présidente a, également, pu suivre de près la réforme de l’enseignement supérieur, et même participer activement à sa mise en application. «Toutes ces expériences m’ont permis de mesurer les potentialités en matière de formation, de recherche et de prestations de services des différents établissements universitaires, ainsi que leur aspiration pour une ouverture nouvelle», ajoute-t-elle. Après 29 ans d’expérience, Khadija Essafi a estimé qu’il était temps pour elle de passer à une nouvelle mission lui permettant de produire un impact encore plus grand. Une mission qu’elle compte mener avec «dévouement et abnégation». Et c’est l’université de Settat qu’elle a choisie: une institution «à taille humaine» gérant quelque 31.000 étudiants, 359 enseignants-chercheurs, 155 administratifs et 6 établissements, prochainement 7, avec une faculté des langues, des arts et des sciences humaines. Son projet de développement de l’université, qui sera bientôt examiné par son conseil, Khadija Essafi l’a basé sur une étude de terrain, partant d’une évaluation précise.
La nouvelle présidente est titulaire d’un doctorat d’université en analyse et modélisation des systèmes biologiques, de l’université Claude Bernard Lyon I, décroché en 1990, et d’un doctorat d’Etat es-sciences naturelles (1993). Elle compte à son actif plus d’une soixantaine de publications scientifiques et communications, dans des congrès nationaux et internationaux.
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