
La situation humanitaire en Libye continue de se détériorer à un moment où les belligérants continuent de camper sur leurs positions. L’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, a déploré la dégradation de la situation, et n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme, estimant que le pays se dirige vers «le suicide» (Ph AFP)
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye n’en est pas au bout de ses peines. La tension continue de monter entre les différentes parties en lutte pour le contrôle du pays.
Le maréchal Khalifa Haftar a refusé la proposition de Fayez El Sarraj, chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale, de retirer ses troupes. Il a assuré que ses troupes continueraient d’avancer vers Tripoli. Au moment où les populations souffrent des répercussions des combats entre différentes factions, Haftar reste de marbre, expliquant que «la solution politique reste l’objectif».
Mais, «il faut d’abord en finir avec les milices», a-t-il déclaré. Pour lui, le problème est d’abord sécuritaire. «La solution est de faire régner la paix et la sécurité à Tripoli». Le maréchal a assuré que les combattants qui capitulent et rendent leurs armes, «ne seront pas poursuivis par l’armée et bénéficieront d’une amnistie».
Quid des revendications des Libyens et de la communauté internationale quant à la tenue d’élections? Haftar insiste sur l’importance de trouver «une issue rapide». Pour lui, la tenue d’élections reste «son objectif». Mais, «il faut qu’elles soient honnêtes et transparentes», a-t-il souligné.
L’homme fort de l’armée a minimisé le risque d’une partition du pays. Une menace pointée notamment par l’émissaire de l’ONU Ghassan Salamé. Ce dernier a été critiqué par Haftar, estimant qu’il est devenu «un médiateur partial». L’émissaire onusien avait mis en garde contre le fait que la confrontation entre les troupes de Haftar et les forces du gouvernement d’union, reconnu par la communauté internationale, «ne va pas s’éteindre d’elle-même, si rien n’est fait pour y mettre un terme».
Dans ce contexte, la situation humanitaire est de plus en plus alarmante. Selon les données de l’OMS, les combats qui durent depuis avril dernier ont fait plus de 510 morts et plus de 2.500 blessés. Des milliers de personnes sont également prises au piège des combats dans les environs de Tripoli. D’où l’appel de l’émissaire de l’ONU à une réaction de la communauté internationale, pour éviter la poursuite de la dégradation de la situation dans ce pays.
M.A.M.
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.