
Evolution du chiffre d’affaires export du secteur automobile, les opérateurs sont confiants et espèrent pouvoir atteindre les 100 milliards de DH d’ici 2020
L’édition 2016 des Automotive Meeting de Tanger (AMT) est celle du bilan à mi-parcours des engagements des opérateurs du secteur automobile. En 2014, lors de la 4e édition des AMT, les opérateurs du secteur s’étaient engagés à doubler le chiffre d’affaires à l’export et de le porter à 100 milliards de DH, de booster la capacité de production à un million de véhicules et d’amener le nombre d’emplois à 90.000, c’était à l’occasion de la signature des premiers écosystèmes du secteur. En ce qui concerne ce premier point, les équipementiers sont sur la bonne voie. La moitié des engagements, c’est-à-dire 44.000 postes sont déjà engagés, selon Tajeddine Bennis, vice-président de l’Amica et président du collège industrie de cette dernière. Et à l’horizon 2020, il est très probable que les engagements soient largement dépassés. Quant au chiffre d’affaires à l’export, il a lui aussi connu une croissance exponentielle passant de 25 milliards de DH en 2012, année de lancement de l’Usine Renault de Tanger, à plus de 50 milliards en 2015. «Pour l’année 2016, nous ne serons pas loin des 60 milliards de DH», note Bennis, confiant. Pour la capacité de production, l’annonce de l’arrivée de PSA a permis de conforter le secteur et de prévoir, sans trop d’ostentation, d’atteindre largement le million d’unités en 2020.
Le secteur s’était aussi engagé sur une nette augmentation de la profondeur d’intégration. Si en 2014 elle n’était que de 33%, il est prévu qu’elle atteigne en 2016 les 60%. A ce niveau, il y a lieu de noter les engagements de Renault dans le cadre du premier écosystème constructeur signé en avril 2016.
Il devra totaliser un investissement de 10 milliards de DH, engagés par Renault et ses fournisseurs et permettra la création de 50.000 emplois permanents, trois fois plus que l’effectif actuel du groupe.
Le montant des achats d’équipements fabriqués au Maroc sera multiplié par trois, soit 20 milliards de DH d’achats additionnels faisant passer le taux d’intégration local de 32% à 65% pour la marque au losange.
Une autre action en faveur de l’augmentation du taux d’intégration est l’engagement de PSA dans la mise en place d’une unité dédiée à la fabrication de moteurs intégrée à son projet d’usine à Kénitra.
Mais le taux d’intégration sera boosté par l’arrivée de nouveaux opérateurs et fournisseurs de rang 1 et 2. Certains viendront renforcer le tissu d’écosystèmes déjà implantés comme Kromberg et Schubert qui investit à Kénitra ou Yura à Meknès dans le câblage. L’automobile devra aussi accueillir de nouveaux arrivants comme Magnetti Marelli dans le domaine des amortisseurs et de Cablisys dans le domaine des câbles.
Parmi les systèmes d’intérieur, d’autres équipementiers déjà installés devraient investir dans de nouvelles unités. C’est le cas d’Antolin qui devra installer deux nouvelles usines à Tanger et Lear qui ajoutera une autre. Ce dernier vient de décrocher un contrat pour fournir l’usine de PSA à Kénitra. Ce secteur pourra se fournir en tissu sur place, un partenariat a été conclu avec un fournisseur local, Mafoco. Lear a également investi dans sa propre usine.
Maghreb Steel, pour sa part, démarrera ses premières livraisons d’acier à Renault, dès janvier 2017, après avoir été validé comme fournisseur. Dolidol pour les mousses et Electra pour les batteries devront faire de même dès les prochains mois. Un pas de plus pour l’augmentation de la part des industriels locaux dans le tissu des équipementiers et de l’augmentation de la profondeur d’intégration.
L’outillage, un nouveau métier
Pour l’outillage, une nouveauté vient d’être lancée à Tanger: une école de formation lancée par Snop, le spécialiste de l’emboutissage en partenariat avec l’OFPPT. Il s’agit d’une unité de formation accolée à une micro-usine de production sur l’outillage. Elle intègrera des cours de formation sur la conception et la fabrication des pièces d’équipement indispensables pour l’emboutissage, un métier inconnu au Maroc il y a juste quelques années. Un premier groupe d’une centaine de lauréats devra être prêt dès juillet. D’entre eux, un groupe d’une soixantaine sera pris par Snop, le reste sera embauché par Renault et d’autres opérateurs.
La Fiev, invitée de marque
Parmi les stars de cette édition de l’AMT, la Fédération française des industriels pour véhicules (Fiev). Cette dernière se déplacera forte d’une trentaine de ses membres, des industriels à la recherche de partenariat et d’investissement. En effet, l’intérêt pour le Maroc est croissant, suite à la montée en charge de Renault et de l’imminence du démarrage de PSA à Kénitra.
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