
La bagarre est publique entre les ministres Khalid Aït Taleb et Moulay Hafid Elalamy. Le premier vient de dire qu’il n’y a pas de lit de réanimation ou de respirateur made in Morocco: «Quels respirateurs, quels lits?» a-t-il jeté à un confrère, sans démentir ou faire démentir ses propos.
Cet été, on a vu la fierté, bien naturelle, du ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Economie verte et du Numérique, montrant des prototypes de lit et de respirateur. Le ministre avait même publié le numéro d’homologation étrangère concernant le lit.
On peut donc légitimement se demander pourquoi cela prend autant de temps de passer d’une homologation internationale à une autorisation locale. Aït Taleb a tenté de mobiliser les peurs, mais n’a rien dit du processus local d’autorisation.
Encore une fois, il a manqué à sa fonction tout en marquant son mépris pour ses collègues. On a en mémoire le pataquès des masques, où son département a fait des pieds et des mains pour empêcher la fabrication puis la distribution locale. Devant ce comportement, des observateurs se sont dits persuadés qu’il y avait d’autres motivations.
Certes, le ministre est un nouveau venu au gouvernement. Il y a juste un an, il a remplacé Anas Doukkali, limogé. Dans la foulée, Doukkali a perdu sa carte du PPS. Cependant, Aït Taleb ne peut pas arguer de l’inexpérience, puisqu’il était secrétaire général, le plus haut fonctionnaire, de ce même ministère avant d’en devenir le ministre. Il devrait y avoir appris ce que veut dire la prise en charge des intérêts, de tous les intérêts, de la Nation. Il y a dix ans le PIB/tête indien était de 998 dollars.
Aujourd’hui il est de 2.002 dollars. Dans 7 ans, il dépassera celui du Maroc. Il n’y a pas de miracle.