Certes, la magie de Marrakech joue, mais il n’y a pas qu’elle pour expliquer que 2.000 congressistes soient venus y tenir leur congrès. Le sujet est mobilisateur: l’eau. On le sait: il y a déjà pas mal de bagarres pour l’eau et il y aura des guerres pour le plus précieux des liquides.Le lieu aussi est mobilisateur. Les Marocains n’y font pas attention, car nul n’est prophète en son pays, mais le Royaume fait partie de ces rares pays qui ont une excellente réputation pour leur savoir-faire.En fait, le Maroc vit dans une situation paradoxale. D’un côté, il est remarquable et remarqué pour sa maîtrise des questions d’infrastructures. Il n’est pas évident, en Afrique du Nord, d’avoir de l’eau à demande, que la ville se trouve en montagne, en plaine, au nord, au sud, au bord de la mer ou au milieu du désert. Ni les difficultés de la géologie ni les différences saisissantes de la climatologie n’ont arrêté les ingénieurs marocains: ils savent mobiliser, transporter, traiter, livrer… l’eau, à peu près dans n’importe quelle situation et pour pas cher. Cela est bien connu dans le monde, mieux qu’au Maroc d’ailleurs.De l’autre, on trouve des situations renversantes, parfaitement indignes d’un pays avec le niveau de développement du Maroc. C’est ainsi que la plupart des villes ne savent pas traiter leurs eaux usées et s’en moquent totalement. Comment les élus y seraient-ils sensibles quand les citoyens ne s’y intéressent pas: dans tous les sondages, ils préfèrent l’éclairage des rues au traitement des eaux. Bien plus grave encore: le Maroc, qui a un revenu par tête moyen, se retrouve avec les derniers de la classe quand on compte les bébés et les enfants morts d’une maladie due à la saleté, y compris les maladies de l’eau sale! Incroyable et pourtant vrai. Le Maroc produit des techniciens dont les compétences sont mondialement reconnues, alors qu’il néglige totalement la diffusion des connaissances de base à ses citoyens pour que ceux-ci sachent vivre mieux. Nadia SALAH
L'Edito
Incroyable
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