
C'est devenu presque une «affaire d’Etat». Sous haute tension, le dossier de la liquidation des retraites des parlementaires s’est très vite envenimé.
Alimentant les fantasmes, la polémique reprise par les réseaux sociaux est devenue virale et toxique. Son effet est dévastateur sur les parlementaires eux-mêmes qui ne veulent plus que leurs noms soient associés à ce thème.
D’autant que le sujet fait référence à la morale, la probité, à toutes ces valeurs de devoir et de haute estime de la Nation et de surcroît dans un contexte de grande crise, marqué par des ressources financières rares et des souffrances des citoyens.
Même les groupes parlementaires qui avaient trouvé une solution de sauvetage de la caisse de retraite des députés ont renoncé à leur projet. Pourtant, la réforme paramétrique retenue, sur la base d’une réduction du montant de la pension et une rallonge de l’âge de départ légal à la retraite, semblait viable. Elle aurait permis à la caisse de réaliser un équilibre financier lui assurant ainsi une pérennité. Dommage...
Comme pour d’autres affaires, celle-ci a été encore une fois noyée par les surenchères politiciennes entre partis. Avec en bout de course, une image écornée et bien ternie des élus. Ce n’est pas tout à fait juste de dire que tous les parlementaires sont riches. Certains, qui viennent des Chambres professionnelles ou des syndicats, ne sont pas classés dans cette catégorie.
La pandémie aurait été pour les partis politiques l’occasion rêvée de prendre un virage à 360 degrés. Mais apparemment, c’est raté.
Au moment où le Roi appelle à la généralisation de la protection sociale, y compris celle des retraites, nos députés bottent toujours en touche.