. Avec 2,1 milliards de DH, le rectangle a du mal à convaincre. Visa prend le gros du marché avec sa carte à autorisation automatique. Cibler les professions libérales pour élargir le systèmeLa mayonnaise a décidément du mal à prendre: à peine 6,3% des paiements se font par carte avec un volume de 2,2 milliards de DH à fin 2005, sans compter les privatives. Le retrait de cash, lui, se porte comme un charme avec 31,7 milliards de DH (93,7%). «Dans d’autres pays du monde où l’activité est plus développée, le constat se fait à l’envers!» observe Ismaïl Bellali, secrétaire général du Centre monétaire interbancaire (CMI). Pourquoi le paiement par carte ne séduit-il pas? Fiabilité de réseau, fraude, grosses commissions prélevées lors de l’utilisation? La campagne de sensibilisation, qui a débuté fin novembre 2005, à l’initiative de Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) et le CMI, tente justement de tordre le cou aux a priori. Celle-ci s’achèvera d’ailleurs aujourd’hui, mardi 28 février, à Casablanca. Et ça n’est pas non plus une question de maturité du marché, estime Anissa Msallem, aera manager chez Visa à Casablanca. Avec près de 2,9 millions de cartes émises en 2005, le Maroc s’en sort bien. Et notamment par rapport à ses voisins, comme l’Algérie qui affiche des scores jugés encore très timides.Pour les professionnels, le gros déficit dans le paiement s’explique, évidemment, par la culture du cash trop prégnante. Dans les supermarchés par exemple, lieu de prédilection de l’activité, à peine 11% des paiements se font via le petit rectangle en plastique. Et les cartes privatives, distribuées par diverses enseignes, sont en net recul (un peu plus de 15%).Pour Visa, implantée physiquement au Maroc depuis décembre dernier (cf.www.leconomiste.com) et qui représente l’écrasante majorité des cartes émises sur le territoire par rapport à son concurrent Mastercard, le paiement par le «plastique» devrait séduire, petit à petit, le consommateur. «Plus facile, plus rapide», les arguments ne manquent apparemment pas. Le groupe a de quoi être confiant. Sa carte Visa Electron, qui représente 80% des cartes écoulées devant la Gold et Visa Classic, est en constante évolution. «Les banques ont apprécié le produit car elles peuvent l’offrir à n’importe quel client». En effet, le fonctionnement repose sur demande d’autorisation automatique. A chaque transaction, un message est transmis à l’institution bancaire sur les disponibilités de fonds des clients». Le procédé a le mérite de faciliter les opérations. Et donc de séduire les commerçants. Pour le moment, sur les 16.000 recensés par le CMI, 10.000 sont équipés de terminal de paiement électronique (TPE), explique Bellali. Pour banaliser le système, il faudrait, par ailleurs, étendre le réseau vers les professions libérales en commençant par les pharmacies par exemple, expliquent les professionnels. Et le cercle vertueux s’enclenchera. Lequel? La réduction de la circulation du cash devrait permettre davantage de transparence et freiner, in fine, l’économie parallèle.Céline PERROTEY
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.