. Ils ont «élu domicile» au Parlement pour protester contre le projet de code. «Près de 2.000 officines au bord de la faillite»La mobilisation ne faiblit pas chez les pharmaciens. Le code est un danger, disent-ils toujours. C’est pour cela que tout le monde a fermé boutique ce vendredi 7 janvier. C’est la deuxième grève nationale après celle du 29 décembre dernier. Le mot d’ordre contre le projet de code du médicament aura donc été suivi: la grève aurait réussi à 100%, par la mobilisation de près de 7.500 pharmaciens. L’affirmation vient de Samir Osman, pharmacien d’officine à Casablanca. «Du jamais vu», dit-il. Et, prévient-il, si cela ne suffit pas, la Fédération des syndicats des pharmaciens projettera d’autres actions plus musclées. Le président du Conseil de l’ordre des pharmaciens, Mohamed Laghdaf Rhaouti, confirme: «La majorité des pharmacies ont fermé». Les pharmaciens rejettent une quinzaine d’articles sur les 158 du code (cfwww. leconomiste.com). Le Conseil souhaite que le message arrive vraiment au destinataire, le ministre de la Santé avec lequel le dialogue est presque rompu. La profession a quasiment élu domicile dans les couloirs du Parlement.. Numerus clausus«Les citoyens ne semblent pas prendre conscience de l’ampleur du danger qui nous guette», dit ce pharmacien en colère. Samir Osman renchérit: «Malheureusement, les décideurs n’ont pas pris conscience du danger du code. Encore moins les gens. Il faut déclencher l’alerte auprès de l’opinion publique. On ne peut pas expliquer l’effondrement d’un système», dit-il sans ambages. Pis, «nous faisons de la pharmacie au rabais», ajoute-t-il. Les revendications tournent autour de quatre points vitaux: l’autorisation d’exercer doit être délivrée par le Conseil de l’ordre et non par le gouverneur, tout en maintenant le chaînage (300 mètres). Les pharmaciens militent également pour l’instauration d’un numerus clausus selon un ratio de 1 pharmacien par 6000 habitants tel que recommandé par l’OMS. Quant aux pharmacies intérieures dans les cliniques, il faut, selon la profession, établir une liste limitative des médicaments qui doivent être conditionnés spécialement pour les cliniques, «afin d’éviter les dérives, comme la vente aux particuliers». Les pharmaciens demandent également l’aggravation des sanctions pour notamment l’exercice illégal de la pharmacie par des non-pharmaciens. 25 à 50% des médicaments sont vendus hors circuit légal de la pharmacie, accuse le Conseil de l’ordre! Le syndicat des pharmaciens de Casablanca avait déclaré vouloir destituer l’actuel président du Conseil de l’ordre, parce qu’il aurait émis un avis favorable au projet du code (voir L’Economiste du 6 janvier 2005). Sauf que ledit président avait, dans nos colonnes mêmes, exprimé à plusieurs reprises les positions du Conseil qui demeurent cohérentes (voir www.leconomiste.com). D’ailleurs, celui-ci, pour lever toute ambiguïté, réaffirme à ce sujet: “Je reconfirme le fait que le Conseil national n’a jamais donné un accord favorable à la mouture actuelle”, dit Rhaouti.M. Kd
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