En plus d’une perte de plus d’un demi-million d’emplois au troisième trimestre, l’activité s’est caractérisée par une baisse de 70 millions d’heures de travail par semaine. Ce qui correspond, selon les statistiques livrées par le Haut Commissariat au Plan, à 1,46 million d’emplois à plein temps durant cette période caractérisée par la sortie progressive du confinement.

Dans de nombreux secteurs, la reprise des activités s’est déroulée de manière graduelle. Certains ont recouru aux réductions du temps de travail et avec des salaires se basant, pour les activités organisées, sur la législation du travail, le temps de la reprise des commandes.
Tous les secteurs sont touchés (voir infographie). Les services, qui ont créé le plus d’emplois durant ces dernières années, ont connu une réduction de 36 millions d’heures de travail. La majorité des activités de service ont été à l’arrêt durant le deuxième trimestre et la reprise, enclenchée à partir du mois de juillet, reste plus ou moins difficile.

Les TPME et auto-entrepreneurs en particulier ont été les plus impactés par la crise sanitaire. Dans l’agriculture, ce sont 17 millions d’heures de travail qui sont parties en fumée, et 9 millions dans l’industrie où les entreprises ont été impactées à des degrés divers. Par milieu de résidence, les campagnes ont été plus touchées par le phénomène de baisse d’heures du travail en raison, non seulement de la crise sanitaire, mais aussi de la sécheresse.
Le volume d’heures travaillées par semaine a reculé de 16,6% dans le rural, passant de 186 millions à 155 millions heures. Il s’est établi à 254 millions heures en milieu urbain, en retrait de 13,3%. Les femmes, qui peinent depuis plusieurs années à faire baisser leur taux de chômage, ont vu leur volume horaire de travail réduit du quart contre seulement 12,5% pour les hommes. Il en est de même pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans (-27%). C’est aussi la catégorie qui souffre le plus de la gangrène du chômage: 32,3%, dépassant la moyenne nationale de plusieurs points.

Durant ce troisième trimestre, «la semaine des 40 heures travaillées» contre 45 heures en moyenne s’est imposée en raison de la conjoncture. Le nombre moyen d’heures travaillées par semaine a reculé à 39 heures contre 46 dans le BTP et 43 heures contre 48 heures dans les services et l’industrie (y compris l’artisanat). L’article 184 du Code du travail fixe la durée normale du travail dans les activités non agricoles à 2.288 heures par année ou 44 heures par semaine et à 2.496 heures dans l’année pour les activités agricoles.
«Elle est répartie par périodes selon les nécessités des cultures suivant une durée journalière déterminée par l’autorité gouvernementale compétente, après consultation des organisations professionnelles des employeurs et des organisations syndicales des salariés les plus représentatives», souligne le Code du travail.
Par ailleurs, au troisième trimestre, sur les 10,16 millions d’actifs occupés, 41,2% sont des ruraux. Un peu plus de la moitié de cette population n’a aucun diplôme, 31,2% ont un diplôme moyen et 14,9% un diplôme supérieur. L’emploi salarial touche un peu plus de la moitié alors que les indépendants représentent 30,3% des actifs occupés et les aides familiaux 13,2%.

Les statistiques du HCP révèlent aussi que seul un quart des actifs occupés bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi et 55,1% des salariés ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation avec l’employeur.
Khadija MASMOUDI
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