Le marché automobile rattrape petit à petit le retard accumulé depuis le début de l’année. En plus d’un affaiblissement de la demande et d’un attentisme en raison de l’éventuelle tenue de l’Auto Expo, dont la 12e édition a été reportée en raison du coronavirus, s’est ajouté l’arrêt total d’activité pendant plus de deux mois suite au confinement imposé par le gouvernement pour endiguer la pandémie.

«A elle seule, cette période d’arrêt a représenté grosso modo une érosion de 22% des ventes», estime Adil Bennani, président de l’Association des importateurs de voitures au Maroc (Aivam). Au pic de la crise, la chute des ventes était abyssale (-62% en mars, -86% en avril et -83% en mai). Depuis la reprise de l’activité en juin, la tendance s’est inversée.
Le marché a réduit en deux mois (juillet et août) ses pertes annuelles à -30%. Ce retour de la croissance est, selon plusieurs opérateurs, un retour progressif de la demande. «Les mois de confinement ont obligé les personnes souhaitant acquérir un véhicule neuf à repousser leur achat. Ce qui a eu l’effet de constituer un réservoir d’acquéreurs qui est en train de se concrétiser progressivement», confirme le patron de l’Aivam qui guide également la destinée d’Auto Nejma, importateur exclusif de Mercedes Benz dont il est DGA.
Résultat: une hausse des immatriculations de 13% en août à 11.534 unités. De quoi réjouir les opérateurs. Sauf que cette reprise reste fragile. La recrudescence poussée de la pandémie et la montée en flèche des contaminations font craindre le pire. L’annonce du report de la rentrée scolaire à la dernière minute n’arrange évidemment pas les choses. Cela a pour effet de réduire la visibilité des clients des importateurs-distributeurs automobile et surtout de dégrader leur confiance.
Difficile donc de faire des prévisions pour cette fin d’année tant la situation épidémiologique évolue. Ceci dit, Bennani prédit, lui qui pense que le retour à la normale ne se fera pas avant 18 mois, un marché autour des 120.000 ventes à fin 2020, sauf «catastrophe». Il reste toutefois plus optimiste qu’au début du confinement.
Pas d’incentive pour booster les ventes
D’après Adil Bennani, président de l’Aivam, l’association n’a pas sollicité l’Etat pour des aides d’ordre social en dehors de ce qui existe. «Notre secteur est certes touché mais pas autant que d’autres comme le tourisme. Nous continuons à subvenir aux besoins de nos entreprises par nos moyens propres», affirme-t-il. Il n’empêche qu’en fonction des situations individuelles, certains importateurs-distributeurs ont pu avoir eu recours aux produits (Oxygène, Relance…). En revanche, le président de l’Aivam confirme que la profession a demandé l’instauration d’incentives pour dynamiser les ventes comme ce qui se passe dans des pays voisins. Mais la requête est toujours en attente!
Moulay Ahmed BELGHITI
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.