L’anarchie gagne de nouveau le centre-ville de Casablanca. Après les vendeurs ambulants, c’est au tour des taxis blancs de contribuer au chaos ambiant.
Les taximen ont en effet profité de la période de confinement pour imposer leur loi. En l’absence d’une station réglementaire, ils ont squatté les ruelles du quartier commerçant de Derb Omar (notamment les rues Taher Sebti, Abdelkrim Diouri, place Aknoul…).

«Nous n’avons plus le droit de stationner alors qu’il y a des horodateurs», témoigne un habitant de la rue Taher Sebti. Les chauffeurs de taxi occasionnent non seulement une perturbation de la circulation, mais aussi un brouhaha permanent durant la journée et une partie de la nuit. Dès 17h, les usagers se mettent en files interminables pour attendre les taxis qui desservent les quatre coins de la capitale économique, occasionnant des embouteillages énormes et des désagréments en plein centre-ville.
Occupant auparavant la place du 16 novembre (devant l’institut Goethe), les taximen ont profité de la fermeture des magasins durant le confinement pour envahir peu à peu les ruelles commerçantes avoisinantes. Les travaux d’embellissement de la place, entamés depuis plusieurs mois, ont eu pour conséquence de les repousser dans les ruelles mitoyennes. A la réouverture, les commerçants se retrouvent devant le fait accompli.
«Nous ne pouvons ni stationner, ni recevoir nos clients dans cet environnement malsain», témoigne le propriétaire de plusieurs magasins dans cette zone. Vendeurs ambulants, SDF, problèmes de stationnement, de circulation, de sécurité, taxis blancs… Autant de sources de nuisance ayant déjà impacté l’activité dans cette rue commerçante, qui a connu ses heures de gloire dans les années 70 et 80. Si le problème des marchands ambulants est en partie résolu (il y a encore des tentatives de retour), celui des taxis est le plus urgent.

Pour le régler, il faudra trouver une alternative. «Plusieurs sites peuvent abriter une station de taxi: à côté du stade Philippe, cinéma Vox, bd de Paris…», suggère un commerçant sur place. Devant l’inertie de l’autorité locale, les commerçants ont décidé de fermer boutique jeudi 9 juillet afin d’attirer l’attention sur leur situation intenable.
Cernés par les taxis blancs et les vendeurs ambulants, les commerçants voient leur commerce décliner de jour en jour. Sans oublier les travaux d’embellissement menés depuis plusieurs mois. La restauration de la rue Prince My Abdellah et environs, qui nécessitera une enveloppe de 21,8 millions de DH, devait durer une année. Mais la période de confinement va certainement prolonger les délais de livraison.
« Une partie du marbre qui doit être utilisé pour paver la ruelle n’est pas livré à temps à cause de l’épidémie du Covid-19», précise une source bien informée. Une période durant laquelle les 200 commerces qui ont pignon sur rue vont devoir prendre leur mal en patience. Leur chiffre d’affaires fond comme neige au soleil en raison de l’accessibilité limitée du site durant les travaux.
Aziza EL AFFAS
Chère lectrice, cher lecteur,
L'article auquel vous tentez d'accéder est réservé à la communauté des grands lecteurs de L'Economiste. Nous vous invitons à vous connecter à l'aide de vos identifiants pour le consulter.
Si vous n'avez pas encore de compte, vous pouvez souscrire à L'Abonnement afin d'accéder à l'intégralité de notre contenu et de profiter de nombreux autres avantages.