Phénoménal! En l’espace de dix jours les universités ont réalisé un pas de géant en e-learning. Depuis la fermeture de tous les établissements d’enseignement le 16 mars dernier, en raison de la pandémie du Covid-19, elles se sont toutes mobilisées pour digitaliser leurs contenus.

«Il y aura un avant et un après-coronavirus. Nous n’avions jamais osé franchir le pas du e-learning, nous y étions souvent réticents. Le présentiel nous paraissait incontournable… C’est une nouvelle culture qui s’installe», relève Yahia Boughaleb, président de l’université d’El Jadida.
«Nous sommes étonnés de voir des enseignants mobilisés pour enregistrer des cours, alors qu’un mois avant, ils auraient refusé de le faire! Cette crise nous a permis de rentrer enfin dans l’ère du numérique. Toutes les universités sont bien parties pour profiter de cette circonstance et continuer cette dynamique», se réjouit Mohamed Errami, président de l’université de Tétouan. Et il faut dire que le retard était patent. Il aura fallu une crise majeure pour réveiller le mammouth. Dans certaines universités, 80% des cours sont déjà en ligne.
La télévision sera également d’un grand apport. La chaîne Arryadia devait diffuser hier, pour la première fois, six cours universitaires, de physique et de chimie, de 30 minutes chacun, équivalant à 1h30 en présentiel.
A l’université de Tétouan (118.000 étudiants), cette terrible crise a donné un sacré coup d’accélérateur au projet numérique du président, nommé il y a un an. Tous les profs possèdent désormais leurs adresses électroniques, et l’opération se poursuit pour les étudiants. Les quatre studios de l’université ont été professionnalisés et les enseignants s’y alternent pour enregistrer.
Pour les établissements à accès ouvert, l’essentiel des cours a été mis en ligne (PDF, PPT, vidéos…). Ceux à accès régulé, avec des effectifs réduits, recourent à des outils plus interactifs (Google Classroom, Zoom…). «Côté serveurs et bande passante, nous n’avons pas de problème, surtout avec les réseau universitaire MARWAN. Le CNRST nous apporte aussi son soutien», précise Errami.
Des discussions sont lancées pour l’utilisation des radios régionales, notamment pour les cours des filières littéraires. «A El Jadida, plus de 80% des cours sont en ligne, et bientôt 100%. Les filières à accès régulé utilisent des moyens interactifs. Elles ont même gardé les horaires du présentiel», précise Boughaleb. Parallèlement, les enregistrements de vidéos se poursuivent non-stop. En plus de ses deux studios, l’université vient d’en créer trois nouveaux.
Les étudiants sont invités à consulter régulièrement les plateformes universitaires. Tout se jouera sur leur autodiscipline.
Ahlam NAZIH
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