
La photo de famille du G20 masque les différends commerciaux et la déception des participants au sommet de Buenos Aires (Ph. AFP)
Donald Trump et Xi Jinping, respectivement présidents des États-Unis et de Chine, se sont quittés samedi 1er décembre après avoir enterré momentanément la hache de guerre au terme du sommet G20 tenu à Buenos Aires. Les deux responsables ont déclaré une trêve de 90 jours dans le conflit commercial qui les opposait et qui menaçait l’économie mondiale.
Trump et son homologue chinois Jinping ont trouvé un accord pour éviter l’application de nouveaux droits de douane. Washington renonce ainsi à porter de 10% à 25% les droits de douane sur l’équivalent de 200 milliards de dollars d’importations chinoises, soit la moitié, à partir du 1er janvier 2019. La Maison-Blanche a toutefois précisé qu’il s’agit en fait d’une suspension de 90 jours.
Par conséquent, si les deux pays ne trouvent pas un accord dans ce délai sur le changement structurel de leurs échanges commerciaux, notamment en matière de transferts «forcés» de technologie et de propriété intellectuelle, les droits de douane passeront de 10 à 25%, a averti un communiqué de la Maison-Blanche.
Washington précise que Pékin s’engage à importer une quantité qui reste à définir, «mais très substantielle de produits américains pour réduire l’énorme déséquilibre commercial entre les deux pays». Le bras de fer entre les États-Unis et la Chine sur les droits de douane depuis le printemps dernier impacte sérieusement la croissance mondiale. Le FMI estime qu’à terme, le PIB mondial pourrait reculer de 0,75% si les tensions entre les deux pays venaient à s’accroître.
Le tête-à-tête entre Donald Trump et Xi Jinping a constitué le point d’orgue d’un sommet G20 au terme duquel les économies mondiales se sont contentées de sauver les apparences en publiant un timide communiqué. Elles «notent les problèmes commerciaux actuels» sans pour autant critiquer le protectionnisme. Une formule pudibonde devant l'offensive de «America First» de Donald Trump.
Par ailleurs, 19 pays se sont engagés à mettre en œuvre les dispositions de l’Accord de Paris sur le climat. Les États-Unis rappellent une nouvelle fois leur rejet.
«C’est le point commun le plus faible jamais vu à un G20», a déclaré à l'AFP Thomas Bernes, expert du Centre for International Governance Innovation et ancien négociateur canadien de ce sommet. Ce dernier a ajouté que «c'était le plus petit dénominateur commun. Cela pose la question de la crédibilité du G20 sur le commerce, mais aussi sur le climat». Le prochain sommet se tiendra au Japon en 2019.
H.E. avec AFP
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