
Les rendez-vous électoraux permettent au citoyen de comprendre en quoi sa voix est importante. Ceux de la Cour des comptes lui rappellent sur quoi il s’engage financièrement en tant que contribuable.
Au-delà de l’incapacité à se discipliner comptablement, le dernier rapport montre bien qu’il faudra s’attaquer à un autre sujet collatéral, non de moindre envergure, celui de l’existence des partis bidon ainsi que les micropartis. Les hizbicules, si bien nommés par la vox populi, prolifèrent sans grande utilité pour la vie publique. Ils confirment bien que le système politique est malade s’il ne donne comme raison d’exister, à certaines formations, que celle de toucher des subventions publiques.
A côté du lot de fausses notes, il y a tout de même quelques bonnes nouvelles. Les grosses écuries tels le PJD et le PAM sont les moins critiquables et font preuve d’exemplarité. C’est rassurant si la tendance est rapportée au déficit de crédibilité de l’exercice politique, de ses représentants, au déclin de plusieurs formations historiques, à leur incapacité à se renouveler et aux relents d’inquiétude qu’elles continuent de nourrir.
Maintenant, il faut savoir raison garder. L’exercice de transparence qu’induit le contrôle par la Cour des comptes peut être d’une portée limitée pour évaluer l’étendue des patrimoines réels, les circuits tortueux de leurs financements. Pour reprendre par analogie l’image de l’ivrogne qui cherche ses clefs sous un lampadaire, les enquêtes ne ciblent jusque-là que les zones éclairées.
Or, et c’est un secret de Polichinelle, le train de vie de certaines formations politiques s’appuie sur les financements indirects que rabattent les bases aux différents échelons locaux. Des ressources revigorées par les prérogatives que leur confèrent les leviers de la décentralisation. Pour l’heure, la révolution de transparence se fait donc toujours attendre.