
Les deux tiers des chômeurs sont des jeunes adultes de moins de 30 ans. La plupart d’entre eux cherchent leur premier job et la majorité cherche depuis plus d’un an. Et on sait depuis longtemps que plus on a de diplômes, moins on a de chance de travailler: le premier des diplômes universitaires est un certificat de chômage: un étudiant sur quatre y a droit. Bien lire: un étudiant sur quatre!
Le pis: le recul économique du Maroc est tel que les grandes écoles sont touchées: 10% d’entre leurs ingénieurs sortiront chômeurs pour longtemps. Il y a peu, au milieu des années 2000, la croissance était si vigoureuse qu’on manquait d’ingénieurs; on s’arrachait les contremaîtres et les bons ouvriers. Il avait fallu faire des programmes spéciaux pour fournir de bons professionnels à Renault, au centre d’aéronautique, aux plateformes d’informatique…
Pour les ingénieurs des grandes écoles, le phénomène est nouveau, mais il est installé pour gonfler: qui ne reçoit pas tous les jours ces désespérantes demandes d’emploi, coupées-collées sur internet pour cacher l’incapacité de s’exprimer correctement? Sachant que le français est un des premiers atouts pour l’emploi, comment le gouvernement a-t-il pu résister de toutes ses forces jusqu’à un arbitrage royal pour remettre cette langue au programme? C’est une atteinte aux droits des jeunes, surtout aux moins bien nés d’entre eux. Leurs familles n’ont pas les moyens de compenser ce que l’école leur a enlevé pour des questions de politicaillerie.
Les candidats sollicitant nos voix en feront-ils un sujet ? Ils n’en prennent pas le chemin. Au contraire, puisque le Maroc a grimpé d’un rang en qualité scolaire: la Syrie vient de passer derrière le Maroc et nous sommes toujours devant le Yémen!