Il faut faire attention à la balance des paiements (l’ensemble des échanges extérieurs), à commencer par la balance commerciale (les échanges de biens). Il s’y produit des phénomènes qui doivent nous alerter, et d’autres phénomènes pour lesquels il faut des investigations. Surtout que ces données se positionnent dans un contexte de désordre des finances publiques et de souffrance des secteurs financiers.
Le déficit commercial du premier semestre 2016 s’est creusé de manière significative. Et ce après 2015, où il avait fait un énorme bond.
A part le phosphate, qui pense améliorer son score d’ici la fin de l’année, toute l’artillerie des exportations est à l’œuvre. Les voitures et câblages écoulent au mieux, la pêche fait des étincelles, l’aéronautique et l’électronique dépassent leurs 9 milliards en six mois, et les vêtements, secteur ingrat s’il en est, s’offre un plus 10%! De l’autre côté de la balance, l’effet de la baisse du pétrole est encore là, mais il s’épuise (après avoir cependant bien allégé la pression budgétaire).
Les MRE sont redevenus une recette nettement supérieure au tourisme, lequel est quand même sur le chemin de retrouver les chiffres d’il y a trois ans.
En revanche, ce que l’on avait pris pour une reprise des investissements industriels n’était en fait que de gros achats d’entreprises moins nombreuses que les doigts d’une main. Pas grand-chose qui puisse jouer sur le dynamisme industriel, donc le taux de croissance global.
Du côté de la balance des paiements, le tissu économique n’arrive décidément plus à attirer les investissements étrangers, dont il était le champion dans les années 2000.
Où que l’on regarde, les données sont sur la voie de «l’effet ciseau», qui met les pays par terre. N’y a-t-il personne à la barre du Maroc?