Abbas El Fassi a osé. Depuis des semaines d’hésitation, le Premier ministre a finalement décidé le non-paiement des journées de grèves des fonctionnaires. Visiblement, il y a été poussé par la rupture du dialogue social et la multiplication des grèves, parfois sans motif valable. En fait, avec ces mouvements de protestation, ce n’est pas l’Administration qui est touchée. Ce sont les citoyens qui souffrent de ne pas pouvoir accéder au service public. Pis, aucun service minimum n’y était assuré.Si, dans le privé, la ponction sur les salaires des journées de grèves est courante, dans le secteur public, chaque ministre avait son point de vue. Cette fois-ci, le gouvernement a décidé de généraliser cette pratique. D’ailleurs, l’impact de cette décision sur le nombre de grévistes a été immédiat. Pour le seul personnel des collectivités locales, qui nous a habitué depuis 4-5 ans à observer deux jours de grèves par semaine (les jeudi et vendredi), le mouvement a brutalement chuté. De 100%, le taux est tombé à 42%. Déjà, certaines voix s’élèvent pour dénoncer une limitation du droit de grève. Dans la réalité, cette mesure a l’avantage de stopper sa banalisation. Jusqu’ici, les fonctionnaires suivaient tout appel à l’arrêt de travail même s’ils ne sont pas affiliés au syndicat à l’origine du mouvement. C’était une journée de congé dont ils n’allaient pas s’en priver. Dorénavant, ils devront regarder plus d’une fois avant de suivre. Alors, la grève deviendra un moment exceptionnel, un sacrifice que décident de consentir des catégories sociales pour faire aboutir des revendications précises. Au final, cette remise en ordre revalorise l’importance du dialogue dans la résorption des conflits. Alors, si ce dossier est clos, il serait peut-être temps que les partenaires sociaux reprennent le chemin de la discussion…Mohamed CHAOUI
L'Edito
Dialogue
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