
(Source: CDG Capital Research)
La baisse des valeurs marocaines dans l’indice MSCI Emerging Markets correspond également au début du cycle baissier de la Bourse. Le poids du Maroc dans l’indice est inférieur à 0,1%. Aujourd’hui, les transactions sur le marché sont insignifiantes
A quelques jours du réaménagement annuel des indices Morgan Stanley Capital International (MSCI), la rétrogradation du Maroc du MSCI Emerging Markets (EM) vers l’indice MSCI Frontier Markets (FM) semble assurée aux yeux des professionnels. Le faible flottant du marché casablancais et son manque de liquidité seront les principaux motifs d’un éventuel reclassement du Maroc qui est présent dans le MSCI EM depuis plus de dix ans. S’il se concrétisait, «l’impact sur le marché pourrait être significatif», prévient Sebastien Henin, portofolio manager à The National Investor à Abu Dhabi. La taille des actifs gérés par les fonds dédiés aux marchés émergents est estimée à près de 1.000 milliards de dollars. Le poids du Maroc dans le MSCI EM est inférieur à 0,1%, ce qui le rend pratiquement invisible sur le radar d’une grande majorité des fonds.
En revanche, «un tiers des actifs sont gérés par des fonds indiciels qui, pour la plupart, répliquent la composition de l’indice. Or, ces fonds n’hésiteront pas à solder leur exposition sur le Maroc, et même avec un poids très faible dans l’indice, cela pourrait avoir un impact important sur le marché compte tenu de la liquidité actuelle», explique Henin. Ceci étant, un déclassement serait un coup dur mais pas une fatalité, pensent certains professionnels. Certes, les actifs gérés dans la catégorie Frontier Markets sont nettement moins importants, mais le Maroc pourra bénéficier d’une meilleure visibilité puisque son poids dans l’indice se situerait entre 5 et 7%, ce qui en ferait le cinquième pays en termes d’importance dans l’indice. «Les gérants pourront difficilement faire l’impasse sur le Maroc. De plus, ils bénéficieront d’un univers d’investissement indiciel suffisamment large pour procéder à des arbitrages, ce qui influencera positivement la liquidité», estime Henin. En cas de reclassement, d’autres valeurs marocaines pourraient être incluses dans l’indice contre 3 actuellement dans le MSCI EM.
Dans l’un ou l’autre indice, le principal challenge aujourd’hui est d’améliorer la liquidité du marché et le flottant des sociétés cotées. La seconde option paraît difficile à implémenter dans l’immédiat compte tenu de la morosité de la conjoncture. Par contre, le démarrage des opérations de prêt/emprunt de titres est censé améliorer la physionomie du marché. En outre, il faudra inciter les particuliers à investir en Bourse. «Nous avons une forte corrélation entre la proportion d’investisseurs particuliers sur un marché et sa volumétrie», note un professionnel. Or, la place casablancaise est dominée par les investisseurs institutionnels qui suivent une politique d’investissement sur le long terme.
F.Fa
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