. Les remboursements traînent toujours et des sociétés ne veulent plus former. Plus de 800 dossiers bloqués devant le Comité des CSF de Casablanca Trop c’est trop. Les entreprises n’en peuvent plus d’attendre les remboursements au titre des Contrats spéciaux de formation (CSF). Après plusieurs promesses du Comité régional des CSF (CRCSF) du Grand Casablanca sur la reprise des remboursements, «rien n’a été fait à ce jour», indique un membre de l’association marocaine des consultants qui a requis l’anonymat. Rappelons que le système des CSF avait été, il y a quelques mois, secoué par une mystérieuse affaire de remboursements pour dossiers fictifs, que L’Economiste avait révélée (cf. www.leconomsite.com). Depuis, les dossiers de remboursement ne cessent de s’accumuler sur les bureaux du CRCSF du Grand Casablanca qui concentre 70% des demandes. Ils étaient 600 dossiers pour une valeur de 140 millions de DH en septembre dernier. «Actuellement, ils sont plus de 800», assure la même source, sans se prononcer sur la valeur. Le blocage est tel que de nombreuses entreprises ne veulent plus réaliser des plans de formation professionnelle pour 2005. «Les sociétés refusent de donner leur plan de formation pour l’année prochaine. Elles s’interrogent même sur le bien-fondé de la taxe pour la formation professionnelle (TFP). C’est dire si le système des CSF est en danger», déplore un consultant. Ça serait dommage sachant que seules 2.000 entreprises sur les 60.000 déclarées à la CNSS ont recours à la formation professionnelle. Dans les pays qui ont compris que le capital humain est la première richesse, le taux de pénétration atteint les 40%. De l’avis de plusieurs opérateurs, ce sont les représentants de l’UMT qui bloquent les dossiers. Du côté de la centrale, l’heure n’est pas au remboursement. «Nous réclamons la révision des conditions de remboursement. Ce dernier ne peut avoir lieu sur les mêmes bases qui ont conduit au scandale des dossiers fictifs», indique un représentant du syndicat au CRCSF. Selon lui, il est impératif de mettre des garde-fous pour stopper les dérives. «Il en va ainsi des conditions d’éligibilité des entreprises au remboursement, notamment les documents de la CNSS fournis par l’entreprise», ajoute ce responsable. Celui-ci affirme que les représentants requièrent maintenant un certificat remis directement par la CNSS. «Lorsque ce certificat sera fourni par la CNSS elle-même, nous pourrons débloquer la situation», ajoute-t-il. Contactée par L’Economiste, la direction de l’Ofppt assure, alors même qu’elle n’est pas concernée par ce retard, que l’instruction des dossiers a commencé. «J’ai contacté moi-même la direction de la CNSS pour savoir où en était la procédure. Et on m’a affirmé que les certificats d’éligibilité ont été transférés au CRCSF la semaine dernière et que l’instruction a démarré hier lundi», assure Larbi Bencheikh, DG de l’Office. Des chefs d’entreprise restent sceptiques, c’est la énième annonce de déblocage qu’on leur fait, sera-ce finalement la dernière?
Larbi Bencheikh, DG de l’Ofppt, serait-il partant de l’Office? La rumeur qui enfle depuis quelques jours donne également Ali Ghennam, l’actuel wali d’Agadir, pour successeur. Contacté par L’Economiste, Bencheikh dément. «Cela fait des mois que cette information circule mais elle n’est aucunement fondée. Le DG de l’Office est nommé et révoqué par dahir et non par des rumeurs. Quoiqu’il en soit, j’assurerais mon poste de directeur général de l’Ofppt jusqu’à la dernière minute», affirme-t-il. Rappelons que la direction de l’Office est ouvertement en conflit avec son département de tutelle, le secrétariat d’Etat chargé de la Formation professionnelle. Le scandale des remboursements des dossiers fictifs des CSF avait envenimé leurs relations.Naoufal BELGHAZI
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