
Une énième reconnaissance pour Mahi Binebine qui obtient le Prix Méditerranée 2020 pour son dernier roman «Rue du pardon» paru aux éditions Stock. L’écrivain et artiste-peintre était en lice pour le 35e prix Méditerranée aux côtés de Sylvain Coher avec son roman «Vaincre à Rome», paru aux éditions «Actes Sud» et Yasmine Khlat avec son roman «Egypte 51» paru aux éditions Elyzad.
Le romancier italien Giosuè Calaciura, lui a obtenu le prix Méditerranée du roman étranger pour son roman Borgo Vecchio. Le prix sera remis aux deux lauréats le 3 octobre au cours d’une cérémonie à Perpignan, annoncent les organisateurs. Fondé en 1984 par Fernand Braudel, Jean d’Ormesson et Hervé Bazin, le prix Méditerranée est organisé par le Centre méditerranéen de littérature et ses partenaires (Ville de Perpignan, Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Région Occitanie et la Caisse d’épargne Languedoc-Roussillon). Il a pour ambition de «valoriser l’espace culturel entre les différents pays dont la Méditerranée est le creuset» et de «reconstruire le récit épique des diversités fondatrices de son identité».
Plusieurs romanciers et écrivains illustres ont été récompensés à l’instar de Tahar Benjelloun, en 1994 avec «L’homme rompu» (Le Seuil), Edmonde Charles-Roux en 2001 pour «L’homme de Marseille» (Grasset) ou encore Jules Roy, lauréat 1989 pour ses «Mémoires barbares» (Albin Michel). L’édition 2019 avait, elle, consacré le romancier Jérôme Ferrari et l’écrivain italien Marco Balzano pour respectivement «À son image» (Actes Sud) et «Je reste ici» (Philippe Rey).
Maniant avec autant de brio, plume, fusain, pinceau et burin, Mahi Binebine, peintre, sculpteur, romancier est surtout un excellent conteur. Avec «Rue du pardon» paru en 2019, il nous offre un véritable hommage à «ces féministes avant l’heure» que sont les Chikhates. L’artiste plante le décor dans la rue du Pardon, une ruelle pauvre et grouillante de vie de Marrakech. C'est là que grandit la petite Hayat, dont Mahi dresse le portrait.
Hayat, ou «la vie» en arabe, enfant mal aimée, agressée puis délaissée qui grandit sans amour mais garde ses rêves intacts. Pour échapper à son père, qui abuse d’elle avec le silence complice de sa mère, la jeune fille fuit chez la diva Serghinia, qu’elle surnomme «Mamyta».
A travers une galerie de personnages, attachants, excentriques, fantasques, envoûtants… Sorcières, cartomanciennes, danseuses… Mahi Binebine dépeint, avec beaucoup de tendresse, ces femmes comme des combattantes en lutte avec l’hypocrisie de la société, et rend un bel hommage à ces femmes libres, fortes, attachantes, qui brisent les tabous et les interdits.
A.Bo
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