Contraints de baisser rideau pour cause de confinement, les centres de visite technique reprennent l’activité vendredi 12 juin. C’est la décision prise par l’Agence nationale de la sécurité routière à la veille de la prorogation de l’état d’urgence au 10 juillet.

Après trois mois de fermeture, le nombre de véhicules devant passer la visite technique est estimé par les professionnels à environ 1 million. Il s’agit de ceux qui devaient subir la visite entre le 20 mars et le 10 juin sur la base du parc contrôlé chaque mois. Ce qui donne une idée du volume du passif à purger dans les prochaines semaines.
A la demande de professionnels, le quota de véhicules par ligne de contrôle passera de 20 à 25 pour les poids légers et de 13 à 16 pour les poids lourds. Encore faut-il que les agents soient en mesure de supporter la cadence de travail. En effet, avec un rythme de 25 véhicules par jour, à raison de 20 minutes à chaque fois, il faut compter 10 heures de travail. Un effort intenable en raison des contraintes de sécurité telles que le port du masque, le lavage des mains, la désinfection…
Le taux d’occupation moyen des centres de visite est estimé à 53% par jour. Il reste disparate entre ceux qui affichent un taux de remplissage de 100% et ceux qui sont à seulement 20% de leur capacité.
Pour réguler les flux, Narsa avait proposé d’instaurer un système de prise de rendez-vous. Un dispositif qui n’a pas été du goût des professionnels, d’autant que cette solution présente l’inconvénient qu’elle ne soit pas contraignante pour les automobilistes, qui peuvent toujours faire faux bond à leur rendez-vous.
Finalement, la poire a été coupée en deux et c’est certainement cela qui a retardé de 24 heures la réouverture des centres. Le temps d’implémenter l’application informatique. L’agence de sécurité routière et les exploitants de centres de visite technique ont convenu d’un système de prise de rendez-vous chaque jour à partir de 15h. Un créneau réservé pour le quota de cinq voitures par ligne de contrôle.

Les propriétaires de véhicules pourront se rendre sur le site de l’agence (http://www.narsa.ma/fr/accueil), sélectionner le centre et cocher la plage horaire de leur choix. La particularité de ce dispositif, c’est qu’une fois qu’ils ont choisi leur rendez-vous, ils disposent de 48 h pour payer les frais de visite technique au centre. Une mesure censée obliger les clients à honorer leur rendez-vous.
Malgré toutes précautions, les professionnels assurent que le volume de voitures en retard ne pourra pas être traité d’ici le 15 août prochain. Il est bien probable que les retards s’accumulent jusqu’en octobre en raison de l’arrivée à échéance d’autres certificats de contrôle. Les pouvoirs publics pourraient être obligés de proroger les délais et de tolérer un retard des automobilistes qui n’auront pas pu passer la visite technique.
Pour éviter un débordement sur les échéances futures, la date de validité des certificats de contrôle technique sera tronquée de la période correspondant à l’état d’urgence entre le 20 mars et le 10 juin. Ainsi, un véhicule qui passera la visite technique le 12 juin et dont le certificat avait expiré le 20 mars, recevra un nouveau titre de contrôle valable entre le 12 juin 2020 et le 19 mars 2021, soit environ 9 mois au lieu de 12 mois. Ce qui permettra d’apurer la période creuse de trois mois et de remettre les compteurs à zéro. Les automobilistes ne devront donc pas s’en étonner.
Un protocole sanitaire strict a été transmis aux centres par Narsa pour éviter la propagation du coronavirus. Les véhicules qui se présenteront seront désinfectés à l’arrivée et au moment de leur remise à leurs propriétaires. Les roues, le volant, le tableau de bord, les sièges, et même les clés, seront désinfectés. C’était d’ailleurs l’une des raisons à l’origine du report de la réouverture des centres malgré les assurances de la profession.
Hassan EL ARIF
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