
Vague d’indignation au sein de la société civile à Tanger. Les récents travaux de réaménagement au niveau de la place d’Espagne, juste à l’entrée du port Tanger-ville, avaient dégagé une arche qui ne semblait pas contemporaine fin mars. Certains avaient cru y voir les restes d’une construction de l’époque des Mérinides, mais avant même qu’une quelconque initiative d’inspection ne soit lancée, les vestiges avaient été enterrés.
Erreur ou acte prémédité, nul ne le sait, la célérité des actions et les circonstances qui les entourent avec le confinement sanitaire dû à la pandémie de Covid-19 n’ont fait qu’augmenter la suspicion et les doutes. Toujours est-il que l’acte, illégal, a mis en émoi une bonne partie des acteurs sociaux de la ville.
«Il s’agit d’une infraction flagrante de la loi 22.80 ayant trait à la protection et la préservation des vestiges historiques», se plaint l’association Tadaoul pour l’éducation, le patrimoine et l’environnement, et ce «dans un silence absolu de la part des autorités».
D’autant plus que le chantier ne répond pas aux exigences en la matière comme le balisage et l’identification avec une plaque signalétique, comme le prévoit la loi dans des cas pareils. L’association appelle à la mise en place immédiate d’une commission d’inspection pour identifier les vestiges et procéder à leur étude et leur éventuelle mise en valeur.
Tanger est considérée par certains historiens comme un véritable musée à ciel ouvert. Les restes archéologiques qui y ont été découverts remontent jusqu’à la préhistoire. Dernièrement, des travaux de terrassement pour la construction d’un parking souterrain dans un des endroits mythiques de la cité, la Mandoubia, avaient compté avec une farouche résistance de membres associatifs de la ville qui y voyaient une destruction du legs historique de la ville d’Ibn Battouta.
Face à la mobilisation populaire, le projet avait été abandonné mais le projet de réaménagement du périmètre de la place d’Espagne a vu la mobilisation déplacée vers le virtuel avec les réseaux sociaux.
De notre correspondant permanent, Ali ABJIOU
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