
La conduite de la politique monétaire et la gestion des réserves de changes ont fortement soutenu les résultats de la banque centrale l’année dernière. Si elle est davantage surveillée sur sa capacité à juguler l’inflation, une banque centrale performante est aussi synonyme de participation intéressante aux ressources de l’Etat par le biais des dividendes et des impôts
Ce n’est pas le principal sujet sur lequel l’on évalue Bank Al-Maghrib dont la mission première est de veiller à la stabilité des prix. Mais une banque centrale performante est utile pour la collectivité via notamment le canal des dividendes et des impôts.
Sur les dix dernières années, elle a payé 8,3 milliards d’impôts sur les sociétés et distribué 10,7 milliards de DH de dividendes. Comme les banques, elle est soumise à un taux d’imposition de 37%. Par ailleurs, la banque centrale a reversé 80% de son résultat sur les dix dernières années sous forme de dividendes. Elle a déjà émis un chèque de 636 millions de DH au profit du Trésor au titre des recettes de monopole et de participation. Les dividendes versés dépendent de ses performances financières, mais aussi des besoins de l’Etat.
Le pilotage des réserves de changes a permis de dégager un revenu net en hausse de 18% à 1,7 milliard de DH. La banque centrale a bénéficié de deux effets positifs l’année dernière, à savoir la hausse des taux d’intérêt des actifs en dollar et la décrue de 30% des charges liées aux placements en devises. Par ailleurs, les arbitrages permettent de limiter l’effet des taux bas dans la zone euro sur ses performances.

La banque centrale a renforcé son exposition à la dette américaine, ce qui se traduit par une amélioration de la qualité des actifs en portefeuille puisque les titres souverains américains sont notés AAA
Les produits issus de la conduite de la politique monétaire, eux, ont bondi de 51% à 1,3 milliard de DH. Le repli des réserves de changes et l’augmentation de la circulation fiduciaire ont accentué le recours des banques à la monnaie centrale.
L’encours moyen des interventions de la banque centrale sur le marché monétaire a augmenté de 50% pour s’établir à 63 milliards de DH en 2018. Les autres opérations de la banque centrale ont vu leur revenu chuter de 40%, limitant la croissance du résultat de ses activités à 11% à 3,6 milliards de DH.
La moitié de ce résultat a été absorbée par les charges générales d’exploitation (+10%). Dans le détail, les charges de personnel ont bondi de 34% en raison principalement de la cotisation patronale spéciale réglée à la Caisse de retraite du personnel de Bank Al-Maghrib. Sur l’exercice écoulée, les charges sociales sont passées de 123 à 335 millions de DH.
Les rémunérations, elles, ont augmenté de 5% à 622 millions de DH. La banque centrale a procédé à 128 recrutements en 2018, portant l’effectif global à 2.235. Avec les mutations qui touchent le secteur, elle aura besoin de renforcer ses effectifs.
Les nouvelles technologies et la multiplication de nouveaux acteurs obligent les banques à renforcer leurs compétences sur ces sujets afin de mieux organiser la régulation et de mitiger les risques.
F.Fa
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