
Le poids de l’endettement des établissements publics doit s’inviter d’urgence dans l’agenda politique. Pas seulement l’agenda du gouvernement mais aussi celui du Parlement qui doit être plus exigeant sur la qualité de l’information financière reçue. La situation de certains établissements a atteint la cote d’alerte au point d’inquiéter la Cour des comptes.
Vraisemblablement ce n’est pas encore assez pour provoquer un électrochoc. Pourtant, il faudrait bien que quelqu’un s’en occupe. En cas de défaillance, si ce n’est pas le budget général qui supportera l’addition, ce sera le contribuable.
Dans la liste des entreprises blacklistées, Autoroutes du Maroc, l’ONEE, l’OCP, l’ONCF, TMSA et Masen concentrent à eux seuls 80% de la facture. Une facture de... 25% du PIB! Sous une logique purement comptable, certaines seraient même au bord de la rupture de trésorerie et ne tiendraient que par la magie d’opérations de Windows Dressing, comme de retarder le remboursement des fournisseurs...
Une partie de la bulle trouve son origine dans l’effort d’investissement. Encore faut-il s’assurer ici de la viabilité économique des projets et de leurs rendements. Une autre réside dans les arriérés de TVA que l’Etat a commencé à apurer mais le stock se reconstitue assez vite. Le fonds du problème est cependant une question de pilotage et de suivi. Pour guérir ce grand malade de l’endettement des établissements publics, un sentier consiste à revenir aux fondamentaux, la Constitution.
Elle autorise les députés à exiger la création de commissions d’enquête, s’ils ne sont pas convaincus par le travail d’audit de la Cour des comptes, ou par les liasses de documents qui accompagnent habituellement le budget. C’est le meilleur moyen pour sortir ce débat d’un enlisement technique stérile pour lui permettre de revêtir des habits plus institutionnels et dissiper cette impression de gestion à vue.