
Nul besoin de faire un dessin: le Maroc a pris un retard colossal dans la gestion urbaine. Très peu, trop peu de bonnes compétences noyées dans des océans de médiocrité. Bien heureux quand il ne s’agit pas des marées d’abus de pouvoir et de connivence/corruption ou de conflits d’intérêts ou encore d’ignorance pure et dure.
Aujourd’hui, il y a deux départements ministériels revendiquant d’intervenir sur le sujet. C’est tant mieux, car dans leur compétition, ils s’annulent, ce qui les rend moins nuisibles. De toute façon, il y a bientôt deux décennies que ces départements ne servent pas à grand-chose en matière d’urbanisme.
En effet, par volonté démocratique, le sujet est descendu de plusieurs étages, pour aller se loger dans les conseils municipaux… Où le comportement de nombre d’entre eux fait regretter les errements des ministères.
Le pire du pire, c’est bien entendu Casablanca d’un côté, et les gros bourgs ruraux de l’autre. Pour ces derniers, urbaniser ne va pas tellement plus loin que veiller à l’alignement des bâtiments construits par les derniers arrivants!
Quant à Casa, il y a presque 100 ans, elle a bénéficié des meilleurs urbanistes du temps, quand les puissances coloniales n’avaient pas l’équivalent. Pour fêter la journée du Patrimoine, les étudiants font visiter ces anciens lieux, certes bien décrépis, mais où l’évidence du projet saute aux yeux. Ces projets-là étaient destinés aux gens modestes. La magique sérénité du quartier des Habous a résisté même aux invasions de barbes. L’entassement déjà dégradé de Oulfa, Hay Hassani… entretient une laideur agressive, révoltante.
A notre époque participative et démocratique, dit-on, les familles modestes d’aujourd’hui qui ne sont ni des désœuvrées, ni des déclassées, n’ont droit qu’à ça.
Pourquoi?