
Un des enjeux des élections est de relayer les attentes des citoyens et pouvoir idéalement les transformer en stratégies publiques. Le problème, c’est que ces attentes n’ont toujours pas d’offres politiques à leur mesure.
Aux sempiternelles déceptions sur les castings gouvernementaux, il faut y rajouter l’incapacité à requinquer le travail parlementaire pour en faire une institution capable à la fois de légiférer et de jouer le rôle de poil à gratter. Dans un quiproquo cocasse, les actuels débats autour de la loi de finances offrent une belle vitrine de ce qui ne marche pas. La copie du budget n’emballe certes pas l’opposition.
A y regarder de près, l’on découvre que l’opposition en question est portée par des partis de la majorité. En réalité, la majorité va à la bataille encombrée d’un budget que la précédente équipe (c’est-à-dire l’actuelle, si vous arrivez toujours à suivre) a préparé. Aucune hypothèse n’est à exclure dans ce méli-mélo déconcertant pour les électeurs où l’on ne sait plus qui est qui. Celle du «soutien critique» reste sans doute l’une des pistes les plus valorisantes pour l’image de nos partis et députés.
D’autres le sont beaucoup moins. Celles des frondes émanant des ministrables laissés pour compte des tractations gouvernementales et qui règlent leurs comptes a posteriori. Celles encore plus inquiétantes de fragilités dans la majorité d’El Othmani.
Dans ces orientations et coalitions ankylosantes pour le Parlement, le problème n’est pas tellement dans l’illisibilité des prises de position qui nourrissent des maux de tête quant à l’action politique. Il est plutôt dans cette impression de déficit de sens sur les dossiers et réformes urgents. Déficit qui appelle à un renouveau des pratiques démocratiques.