
Dans un pays qui compte 44 millions d’abonnés mobile l’on peut regretter de ne pas y avoir pensé plus tôt. Banques et opérateurs télécoms sont en principe assez matures pour trouver un compromis qui ne lèse aucune partie sur le projet de m-paiement. La régulation y contribue aussi.
La législation a d’ailleurs été suffisamment innovante et réactive en introduisant la notion d’établissement de paiement sans pour autant céder sur les impératifs de contrôle. On n’est jamais trop vigilants. BAM a sans doute raison d’être extrêmement pointilleuse sur les agréments des activités de monnaie électronique ainsi que sur la surveillance prudentielle de ces établissements. Au-delà des mesures contraignantes, attention à ne pas prendre le risque d’ankyloser les initiatives.
Généralement, il n’y a pas beaucoup d’options sur le casting des prétendants en matière de paiement mobile. Soit c’est un opérateur de réseau mobile qui propose le service, soit une banque, soit encore un intermédiaire spécialisé. Les deux premiers établissent leurs offres sur la base d’une clientèle captive tandis que le troisième doit tout construire à zéro.
C’est surtout ce troisième modèle qui reste précaire et donc à surveiller. Même si les marges de généralisation sont importantes, la carte bancaire a fortement contribué à remodeler le paysage du paiement, en refaçonnant les habitudes de consommation, et pour la partie comptable, en faisant la chasse au black.
Le paiement mobile peut aller plus loin en récupérant notamment une population qui est restée intouchable des circuits bancaires classiques. La double perspective, télécom et bancaire, des solutions de paiement mobile appelle justement à une double mobilisation et à une double régulation de manière à ne léser aucune partie dans les arbitrages qui se profilent.
Or sur les télécoms, une certaine pesanteur est constatée comme s’il n’existait pas d’objectif économique et stratégique à atteindre, comme si ce secteur entrait par effraction dans le débat du m-paiement et comme si le régulateur était en léthargie. L’ANRT doit rapidement dissiper ces inquiétudes.