
Ceux qui s’étaient précipités à écarter le Maroc de l’équation libyenne, sont profondément déçus. Si en janvier la conférence de Berlin sur la Libye avait, à la surprise générale, ignoré Rabat, les pourparlers de Bouznika l’ont remis en selle.
Le dialogue politique entre les adversaires, le Haut conseil d’Etat libyen et le Parlement de Tobrouk, a commencé à porter ses fruits. Le dossier a avancé et des compromis réalisés. Ces premiers résultats ont démontré à la face du monde la neutralité de l’approche marocaine, basée sur une solution politique entre Libyens. Ces pas franchis vers le retour de la paix et de la stabilité dans un pays qui compte dans le Maghreb et le Sahel.
Ces premiers acquis restent fragiles. Car cette démarche diplomatique contrarie les schémas stratégiques de certains pays qui sont déjà à la manœuvre pour torpiller. Surtout qu’au fil du temps, la Libye est devenue le théâtre des ombres où chacun souffle sur les braises, viole l’embargo onusien sur les ventes d’armes,... Des jeux d’échecs, sur fond de guerre d’influence, pour que demain, dans la reconstruction du pays, ils puissent avoir des cartes en main pour peser et décrocher les gros marchés.
Dans cette affaire libyenne, Nasser Bourita marque des points, dans un dossier fortement salué par les organisations régionales et internationales. Une preuve supplémentaire que la diplomatie marocaine ne tire sa force ni dans la violence ni dans la redistribution des pétrodollars.
Ce rayonnement vient d’être confirmé par la nomination toute récente de l’ancien ministre, Mohamed Aujjar, à la tête de la mission onusienne de l’établissement des faits en Libye. Une nouvelle reconnaissance internationale pour le rôle de facilitateur joué par le Maroc dans un dossier aussi brûlant. C’est cela aussi cette fameuse exception marocaine.