Les camionneurs en grève paralysent le port de Casablanca.
En effet, les piquets de grève à l'entrée du port empêchent toute entrée et sortie de marchandises. Les entreprises et toute l'économie du pays paient les frais d'un bras de fer entre le gouvernement et les associations de transporteurs. Manifestement, ce système de tiers payant ne semble pas émouvoir les pouvoirs publics.
A ce stade on peut se demander si l'Etat assume véritablement son rôle de régulateur. Dans un Etat de droit, le droit de grève est garanti par la loi, nul ne peut empêcher un corps professionnel, qui respecte les formes, de se mettre en grève. Mais lorsque l'action va au-delà, c'est-à-dire jusqu'à prendre en otage d'autres corps professionnels non concernés, nous ne sommes plus dans la cadre de l'Etat de droit. Les plus forts ou les plus nombreux imposent leur volonté, c'est la loi de la jungle.
Dans cette affaire, le gouvernement est défaillant à deux niveaux:
1) Les revendications des camionneurs sont connues depuis longtemps, elles n'ont été traitées ni avec le sérieux nécessaire, ni avec la fermeté qu'exige l'enjeu. Le Ministère du Transport s'occupait de peccadilles, les considérant prioritaires comme les plaques d'immatriculation.
2) La grève des camionneurs constitue un préjudice énorme pour l'économie du pays, mais lorsque ces derniers bloquent le port de Casablanca, cela devient une catastrophe économique. La responsabilité du gouvernement est engagée. Si en plus tout cela se produit sous l'oeil indifférent des pouvoirs publics, c'est la remise en cause de l'Etat de droit, et de l'état tout court.
Abdelmounaïm DILAMI
L'Edito
L'éditorial
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