Les écoles non formelles de la fondation Zakoura comme l'initiative Wafabank apportent deux nouvelles approches de l'enseignement. Elles ne sont certes pas les seules: de nombreuses associations font des travaux proches dans l'ombre, souvent volontaires. Ce qui doit retenir l'attention des deux opérations, c'est justement leur caractère public.
En effet, parce qu'elles sont publiques, ces actions débordent du cadre qu'elle se sont fixé, c'est-à-dire changer la vie de ceux qui en bénéficient. En étant publiques, elles montrent à un grand nombre de citoyens des solutions alternatives à l'uniformisation.
Dans les écoles de Zakoura, ni le contenu, ni les horaires, ni le calendrier ne correspondent aux normes standardisées de l'Education Nationale, mais en bout de course, des enfants savent lire, écrire, compter et prendre les précautions élémentaires d'hygiène.
Même phénomène pour l'initiative Wafabank: elle cherche à impliquer dans la gestion de l'école des personnes ou des entreprises qui doivent apporter du temps, parfois de l'argent, mais surtout des compétences. Sans cela, les écoles restent dans leur grande misère impeccablement centralisées et excluant l'initiative locale.
Dans ces deux expériences, c'est la malédiction du tout ou rien qui est publiquement cassée. Malédiction qui coûte 30 milliards de DH par an et laisse 2 millions d'enfants dehors, pour s'appliquer à fabriquer trop de chômeurs.

Nadia SALAH