Encore une fois, un gouvernement veut changer les relations dans le monde du travail: grande rencontre ce week-end à Marrakech, sur le sujet, appuyé sur le corps des inspecteurs du travail. L’idée n’est pas neuve, mais il faut bien trouver un point d’appui puisque les syndicats ne font pas leur job. Ce qui a changé depuis ce sont les ouvriers brûlés vifs de l’usine Rosamor, et surtout la médiatisation qu’a eue cet incendie. En effet, les morts de Rosamor ne sont malheureusement pas les premiers, sans compter que la vérité des faits, dans cette affaire particulière, n’est pas du tout l’image qu’on en a.Qu’à cela ne tienne et qu’importe les erreurs, si au bout du compte on arrive à moderniser les conditions de travail.L’expérience du gouvernement El Youssoufi, de 1998 à 2002, fut exécrable dans ce domaine, mais elle a fourni une leçon: les mouvements de grèves apparaissaient dans les industries ayant les meilleurs standards sociaux, alors que les ateliers clandestins, sans hygiène ni sécurité, eux, poursuivaient leurs activités; ils n’étaient inquiétés ni par les syndicats, ni par l’inspection du travail. Ce paradoxe n’est pas un inconnu de la recherche académique. Il s’appelle l’hystérèse, qui veut que les comportements des acteurs mettent longtemps à changer après que la situation, elle, eut profondément évolué.Naturellement, l’absence des inspecteurs et des syndicats auprès des usines et ateliers les plus dangereux est désastreuse pour leur image: l’opinion les tient tous pour des vendus -pour ne pas dire pire-, ce qui est injuste évidemment. Seule une poignée de «sagouins» doit être combattue pour que les autres puissent enfin faire leur job, et pourquoi ne pas profiter de la toute jeune Instance de Prévention de la corruption pour contrer l’hystérèse du monde du travail?Là, il s’agit de la vie et de l’intégrité physique des gens.Nadia SALAH
L'Edito
Hystérèse
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