Rajoy : « Cela a été un honneur de laisser une Espagne meilleure »

Le chef du Parti populaire (PP), Mariano Rajoy, évincé vendredi de la présidence du gouvernement espagnol par une motion de censure, a félicité son successeur, le socialiste Pedro Sanchez, et affirmé que «cela a été un honneur de laisser une Espagne meilleure» que lorsqu’il est arrivé au pouvoir il y a six ans. Intervenant au Congrès des députés lors de la clôture du débat sur la motion de censure, déposée par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et adoptée par 180 voix sur 350 députés, Rajoy a accepté «en tant que démocrate» le résultat du vote et a tenu à être «le premier» à féliciter Sanchez, mais a réitéré qu’il n’était pas d’accord avec «ce qui s’est passé». Rajoy a aussi remercié son parti, «sans lequel rien n’aura été possible», ainsi que les Espagnols «pour leur compréhension et leur soutien».

Le PSOE avait déposé cette motion de censure après la sentence prononcée jeudi dernier par l’Audience nationale espagnole condamnant les accusés dans l’affaire du réseau de corruption « Gürtel », dans lequel sont impliqués d’anciens responsables du PP, à des peines allant jusqu’à près de 52 ans de prison. Le PP a été condamné à payer une amende de 245.000 euros pour sa «participation à titre lucratif » en tant que bénéficiaire de fonds obtenus illégalement. C’est la première fois dans l’histoire de la démocratie espagnole qu’un gouvernement est renversé suite à une motion de censure, régie par l’article 113 de la Constitution du pays ibérique fixant les mécanismes à mettre en œuvre lorsque le Congrès des députés retire sa confiance au président du gouvernement.