Quand Touria Lahrech harcèle Benkirane
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La séance des questions de politique générale à la Chambre des conseillers mardi soir est entrée dans les annales parlementaires. Elle a démarré sur les chapeaux de roue, avec une intervention tonitruante de Touria Lahrech, du groupe de la CDT en direction de Mustapha El Khalfi. Elle a reproché au ministre de la Communication de "ricaner" lorsque les syndicalistes ont affiché des pancartes contre "la répression des luttes sociales" et des photos des victimes de l’intervention musclée des forces de l’ordre contre les enseignants chercheurs. Et cela avant même que le chef du gouvernement ne prenne la parole. Touria Lahrech n’a pas lâché prise. Tout au long de la séance mensuelle, elle a procédé au harcèlement méthodique du chef du gouvernement, via des commentaires piquants, sans avoir le droit à la parole. Elle a fini par énerver Abdelillah Benkirane qui a finalement arrêté de parler et demandé au président de la Chambre des conseillers de mettre de l’ordre dans l’hémicycle pour pouvoir continuer son exposé. Mais les multiples mises en garde de Hakim Benchamach n’y ont rien fait. La parlementaire a maintenu la pression. Le ministre des Relations du Parlement a cherché à faire assumer la responsabilité de la gestion de la séance au président. Ce dernier a toutefois répliqué du tac au tac, expliquant qu’il "n’avait pas la responsabilité de museler les parlementaires". Une pagaille s’est installée au point que des ministres se sont levés et ont commencé à crier pour exiger le silence de la parlementaire de la CDT.
M.C.