ODD : Les piques de la Cour des comptes
La Cour des comptes a réalisé un nouveau travail portant sur l’état de préparation du Maroc à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) 2015-2030. Selon la juridiction, le Maroc s’est engagé de "manière claire" pour mettre en œuvre le Programme 2030 des ODD, mais se heurte à l’absence d’un cadre institutionnel chargé de la coordination entre les parties prenantes. En effet, le Royaume dispose bien d’un cade législatif favorable à la mise en œuvre des ODD, et a lancé, en 2015, une consultation nationale afin d’initier des consultations et un débat national entre les différents acteurs concernés par la mise en œuvre des ODD. Problème : "le gouvernement n’a pas pris les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations issues de ces consultations", relève la Cour des comptes. En conséquence, la juridiction estime que le niveau d’appropriation des ODD par les parties prenantes (secteur public, secteur privé, société civile, citoyens...) s’avère "peu satisfaisant".
En guise d’exemple, la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) a prévu l’établissement de plans d’actions du développement durable. Ainsi, le secrétariat d’État au développement durable a établi, à son échelle, 21 propositions dévoilant les engagements de 21 départements ministériels prioritaires en matière de développement durable. Mais à ce jour, seuls les ministères de la Santé et de l’Intérieur ont apporté leurs réponses par rapport à ces propositions.
Autre critique, le retard accusé dans les réformes du système statistique national. Le gouvernement avait, en effet, préparé un projet de loi portant création d’un conseil national des statistiques (CNS), en remplacement du Comité de coordination des études statistiques (COCOES). Ce projet de texte n’a pas encore vu le jour, déplore-t-on. Par ailleurs, la juridiction déplore que "plusieurs ministères prennent des initiatives séparées pour l’appropriation des objectifs et leur mise en œuvre dans leurs politiques sectorielles en l’absence d’un cadre stratégique de coordination de l’action des différents partenaires et d’une approche unifiée et intégrée qui définit les priorités nationales".