Mobilisons les jeunes pour les votes de 2021
Depuis son accession au trône, le Roi Mohammed VI n’a eu de cesse de porter une attention particulière à la jeunesse marocaine. En effet, Sa Majesté le Roi a multiplié́ les initiatives à l’égard d’une jeunesse en quête d’opportunités et de perspectives d’avenir.
Avec près de 36 millions d’habitants, le Maroc dispose d’un profil démographique relativement jeune avec une moyenne d’âge de 31,9 ans selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat au plan. Néanmoins, lors des dernières élections législatives en 2016, les listes électorales n’affichaient que 30% de jeunes entre 18 et 35 ans. En effet, la désaffection des jeunes pour les formations politiques est une problématique qui fait débat encore aujourd’hui et nous amène à nous interroger sur l’origine de ce désaveu.
Ces dernières années, les partis politiques marocains ont redoublé d’efforts afin d’attirer une jeunesse en mal de représentativité́. Jusqu’alors, les partis n’ont réussi à trouver écho que chez une minorité́ de jeunes qui arrivent à intégrer l’échiquier politique.
En 2021 se tiendront les élections communales, régionales et législatives. Cette année foncièrement électorale sera déterminante du fait de l’après-crise pandémique, et nul ne peut se prononcer sur les séquelles politiques et économiques que laissera ce cataclysme sanitaire. Les jeunes citoyens, en tant qu’acteurs clés du processus de démocratisation et de développement seront appelés à participer activement à ces rendez-vous électoraux. À cet effet, les formations partisanes sont astreintes à offrir des programmes politiques en adéquation avec les attentes et les aspirations de cette tranche massive de la population.
L’article 7 de la Constitution dispose : « Les partis politiques œuvrent à l'encadrement et à la formation politique des citoyennes et citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques. Ils concourent à l'expression de la volonté des électeurs et participent à l'exercice du pouvoir, sur la base du pluralisme et de l'alternance par les moyens démocratiques, dans le cadre des institutions constitutionnelles… ». Dans ce cadre, le roi Mohammed VI a incité maintes fois les partis à accueillir en leur sein les jeunes citoyens, à les encadrer et à les sensibiliser à investir les instances décisionnelles. Le Souverain avait vivement critiqué lors du discours du trône en 2017 l’obsolescence de l’action politique du fait des agissements de la classe politique : « …De fait, les pratiques de certains responsables élus poussent un nombre de citoyens, notamment les jeunes, à bouder l’engagement politique et la participation aux élections. La raison en est qu’ils ne font tout simplement pas confiance à la classe politique, et que certains acteurs ont perverti l’action politique en la détournant de la noble finalité qui lui est assignée par définition… ».
Dernièrement, la question du vote obligatoire a refait surface dans le débat public. Cette mesure est considérée par certains comme l’unique recours face à l’abstentionnisme important lors des rendez-vous électoraux. Nombreux sont les pays à avoir instauré le vote obligatoire ; en Europe, la Belgique, le Luxembourg ou encore la Grèce ont opté pour cette solution. Dans le monde arabe, l’Égypte a adopté ce système pour les élections présidentielles.
Dans une récente interview, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, M. Nizar Baraka, avait considéré que le vote obligatoire n’était pas une décision salvatrice et qu’il fallait au contraire engager des changements radicaux au sein des partis afin d’attirer la jeunesse et la pousser à exprimer ses idées et convictions lors des scrutins.
Et il est vrai que les formations politiques doivent soumettre aux jeunes des programmes et des modèles de gouvernances tangibles et réalisables. De ce fait, les formations partisanes doivent amplifier leurs efforts dans le recrutement et l’encadrement des jeunes ; cela suggère également une plus grande représentativité dans les instances décisionnelles des partis. Du reste, les formations politiques doivent axer leurs programmes lors du prochain scrutin sur un arsenal de mesures à destination de la jeunesse : - Mener des campagnes de sensibilisation au vote et d’inscription sur les listes électorales ; - Effectuer une campagne électorale 2.0 sur les réseaux sociaux afin d’atteindre le plus grand nombre de jeunes citoyens ; - Réanimer la machine de production des cadres au sein des partis en attirant les jeunes compétences… Il est temps pour les jeunes citoyens d’avoir une implication politique effective, car il en va du processus de développement et de démocratisation du pays.
Marwane EL BOUZDAINI
Diplômé de l'UIR, auditeur