Irak: près de 100 morts après quatre jours de contestations
La capitale irakienne s'est réveillée samedi sous forte tension, après quatre jours de manifestations marquées par des violences qui ont fait près de 100 morts et un appel du leader chiite Moqtada Sadr à la démission du gouvernement. Selon un bilan samedi de la commission gouvernementale des droits de l'Homme irakienne, 93 personnes ont été tuées depuis mardi, en grande majorité des manifestants, et environ 4.000 blessées.
La plupart des manifestants tués l'ont été par balles, selon des sources médicales, qui avaient indiqué la veille que six policiers avaient été tués lors des quatre jours de violences. Le Parlement doit tenir à Bagdad à 11H00 (GMT+1) une réunion après que son président Mohammed al-Halboussi a fait des propositions pour l'emploi des jeunes et de nouvelles aides sociales, et s'est même exclamé dans un élan: "si rien n'est fait rapidement, je rejoindrai les manifestants". Moqtada Sadr, dont la coalition participe au gouvernement, a repris vendredi à son compte la principale revendication des manifestants et appelé le gouvernement d'Adel Abdel Mahdi à démissionner "pour empêcher davantage d'effusion du sang".
Il a aussi appelé à "des élections anticipées sous supervision de l'ONU". Né d'appels sur les réseaux sociaux, le mouvement de contestation proteste contre la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics dans un pays sorti il y a moins de deux ans de près de quatre décennies de conflits et en pénurie chronique d'électricité et d'eau potable.