Inezgane : plus de 200 avocats pour défendre les filles en jupe
Inezgane. Tribunal de première instance. Une vague humaine est venue assister à la première audience ou comparaissent les filles en jupe, poursuivies pour atteinte à la pudeur. La séance, ouverte au public, a démarré à 9h30 et se poursuivait encore à 15h15 passées. Le verdict n’est toujours pas tombé et la salle ne désemplissait pas malgré la forte chaleur, l’absence d’aération et de climatiseurs. Aucun micro n’a été prévu non plus ce qui rend l’écoute difficile d’autant plus qu’un sit-in se tient en même temps devant le tribunal. Il est animé par différentes associations, militants des droits de l’homme et citoyens lambda venus en masse.
Les barreaux des quatre coins du pays sont représentés pour ce procès:Tetouan, Hoceima, Kénitra, Casablanca, Marrakech, Nador, Agadir Laâyoune... Entre les avocats présents et ceux représentés, leur nombre dépasse les 200. À elle seule et pour exemple, Maître Khadija Roudani, avocate au Barreau de Casablanca, représente 118 collègues à travers le pays.
Avocats et bâtonniers se relaient à tour de rôle pour plaider en faveur des deux jeunes filles. Maître Houcine Bekkar, avocat de la défense désigné par les deux jeunes femmes elles-mêmes, Maître Jamaï, du Barreau de Kénitra, Maître Ouamou du Barreau d’Agadir-Laâyoune, Maître Ahmed Abadarine, du Barreau de Marrakech...qui ont tous insisté sur les vices de forme relevés dans cette affaire. Dans son intervention, le Procureur du Roi s’est aligné aux arguments des bâtonniers et avocats, annonçant en quelque sorte l’issue de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et créé la polémique tant au niveau national qu’international concernant le respect des libertés individuelles au Maroc. F.N