Fès-Meknès: Le CVE régional trace les pistes de relance
«C'est un premier livrable excellent qui n'a rien à envier des études très poussées d'une relance économique régionale pensée par un grand cabinet d'expert». C'est dans ces termes que des opérateurs économiques de la région Fès-Meknès ont qualifié le premier jet de l'étude de relance économique présentée par Yassine Tazi, directeur général du CRI. Le nouveau responsable de la promotion de l'investissement dans la région a prôné une méthode participative pour coordonner les actions et proposer des recommandations à même d'assurer une reprise économique. «Nous avons la chance d'avoir un responsable de ce calibre au niveau de notre région», témoigne Essaid Zniber, wali de la région Fès-Meknès. Et d'ajouter : « le processus de relance s'appuie sur l'implication et la participation de tous les acteurs». À ce titre, le directeur du CRI a chapeauté plusieurs ateliers thématiques (industrie, tourisme, artisanat, agriculture, commerce...etc), en vue de préparer une feuille de route pour chaque secteur. Il en ressort plusieurs dizaines de recommandations et de propositions visant d'amorcer le processus de reprise d'ici fin août.
Au total, quelques 150 recommandations ont été formulées par les acteurs régionaux dans le cadre des ateliers du Comité de veille économique (CVE), pendant la phase de diagnostic de l’impact économique de la crise Covid19. La restitution de ces recommandations a été présentée fidèlement lors d'une rencontre tenue au siège de la wilaya en présence des gouverneurs des différentes provinces et préfectures, présidents de chambres, CGEM, CRT, délégués du tourisme, et médias. Dans l'ordre, les secteurs de l’artisanat et du tourisme font l’objet respectivement de 32 et 45 recommandations. «Ce sont les secteurs les plus touchés par la crise liée au Covid19 », rapporte Tazi. De son côté, l’agriculture “semble bien y résister à l’exception de quelques filières”. Toutefois, 24 recommandations ont été élaborées en ce qui concerne l’agriculture et 23 la relance de l'industrie. Signalons en ce sens que des Chinois intéressés par l'implantation d'une unité de textile au Cotef ont finalement opté pour Casablanca. Mais quoiqu'il en soit le wali travaille d'arrache pieds pour la valorisation de la zone industrielle du Cotef. Son objectif est «d'assurer la relance économique dans les meilleurs conditions, tout en tenant compte des besoins et des spécificités de la région».
«Pour ceux qui ne le connaissent pas, Zniber ne laisse rien au hasard. Pragmatique, il travaille avec des matrices et une architecture de projets basée sur des données scientifiques», témoigne l'un de ses proches collaborateurs. Signalons que le commandement de la ville de Fès est l'un des plus difficiles au niveau du Royaume. Ville très politisée et proche de plusieurs poches de pauvreté, la gouvernance de la capitale spirituelle nécessite un stratège capable d'apaiser les tensions, réduire les inégalités, et assurer le développement. Si pour ce dernier volet, la ville peine encore à se démarquer, pour les autres et notamment «celui d'éviter les tensions dans une cité souvent qualifiée de poudrière à cause du marasme économique, est déjà un grand exploit», exprime un observateur.
Y.S.A.