Etude sur l’hydroxychloroquine: Quand The Lancet rétropédale
Scandale, ou manque de rigueur scientifique ? Difficile de qualifier le rétropédalage de la revue médicale The Lancet suite à une étude publiée dans ses pages sur l'hydroxychloroquine utilisée comme traitement contre le Covid-19. Mardi 2 juin, la revue a alerté « sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées » au sujet de cette étude, qui fait actuellement l'objet d'un audit initié par ses auteurs.
L’étude a d’ailleurs été largement critiquée, notamment par les professeurs marocains Jaâfar Heikel, Majida Zahraoui et Chakib Nejjari (Lire Lettre à l’éditeur de The Lancet). L’étude, qui a concerné 96.000 dossiers médicaux électroniques de patients hospitalisés pour cause de Covid-19, estimait que ceux traités avec de la chloroquine ou de l’hydroxychloroquine, combinées ou non à des antibiotiques comme l’azithromycine, présentaient un taux de mortalité supérieur et plus d’arythmies cardiaques.
Mais pour The Lancet, « d’importantes questions scientifiques ont été soulevées concernant les données rapportées dans l’article de Mandeep Mehra et ses coauteurs, annonce le Lancet dans un communiqué. « Bien qu’un audit indépendant sur la provenance et la validité des données ait été commandé par les auteurs non affiliés à Surgisphere [la société américaine avait recueilli les données] et soit en cours, avec des résultats attendus très prochainement, nous publions une expression d’inquiétude pour alerter les lecteurs sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à notre attention.
Nous mettrons cet avis à jour dès que nous aurons de plus amples informations », ajoute The Lancet.