Bouabid : «La bataille contre le Coronavirus se gagnera ensemble»
Coronavirus fait réagir des chefs d'Etat, scientifiques, politiques, et simples citoyens. Chacun à son degré de maîtrise, connaissance, et vision. Au Maroc, les ministres de la Santé, Industrie, et Enseignement, ont réussi une brillante sortie médiatique aux JT de ce vendredi 13 mars 2020, tenant à expliquer la situation et rassurer la population.
D'autres intellectuels, journalistes, avocats....se sont inscrits dans une démarche d'appui et de soutien de l'Etat se proposant comme "volontaires" dans toute action en faveur des citoyens vulnérables. À travers des publications sur les réseaux sociaux, des Marocains ont exprimé une pensée collective de communion et de solidarité.
Certains ont décortiqué la situation et proposé des solutions. C'est le cas notamment de l'universitaire Ali Bouabid, président de la Fondation Abderrahime Bouabid, pour qui «la crise sanitaire mondiale n’a pour l’heure pas encore dit son dernier mot». D’une ampleur inédite, elle est redoutable dans ses effets réels et potentiels et "sonne comme un moment de vérité sur au moins deux plans". Le premier, c'est qu'elle met à nu les systèmes de santé publique, sommés de répondre à la pression d’attentes imprévisibles tant dans leur ampleur que dans les délais de survenue.
«C’est la simultanéité et l’engorgement de l'offre de soins qui est bien sûr à redouter. Il nous faut dans un geste d’anticipation non seulement sonner la mobilisation générale mais en prévoir les modalités de déploiement. Il y a là un besoin de visibilité. Viendra ensuite le moment incontournable du débat sur la place accordée à la santé publique dans la cohésion de la nation », estime Bouabid. Et d'ajouter : «Notre civisme et Notre sens de la solidarité sont et seront tout autant mis à l’épreuve. Je ne m’avancerais pas sur le sujet. Je suis juste frappé, comme sans doute nombre d’entre vous, par l’appropriation encore très insuffisante des gestes préventifs ».
De l'avis de ce politoloque, "La communication doit se faire plus massive, plus accessible dans ses messages, plus insistante sur la responsabilité individuelle, quitte à bousculer des tabous ». Il n’y a pas d’alternative. «La bataille contre la propagation du virus se gagnera ensemble ou se perdra. Susciter l’implication de chacun et limiter les attitudes individualistes et opportunistes est la seule voie. Nous en mesurons toute la fragilité, sidérés de voir L’Allemagne refuser d’aider l’Italie qui s’est tournée vers la Chine ! », conclut Bouabid.
Y.S.A